La Russie exige des clarifications de l'Otan

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MOSCOU (Reuters) - La Russie va demander à l'Alliance atlantique de dire clairement comment elle entend répondre à ses préoccupations sécuritaires, a déclaré dimanche le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Aujourd'hui, via le ministère des Affaires étrangères, nous adressons une demande officielles à nos collègues de l'Alliance et de l'OSCE en les priant d'expliquer au plus vite la manière dont ils entendent respecter leurs engagement de ne pas renforcer leur sécurité au détriment de la sécurité des autres", a déclaré le chef de la diplomatie russe.

"S'ils n'en avaient pas l'intention, il leur faudrait alors s'en expliquer. Ce sera primordial pour établir nos propositions futures", a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron que les réponses déjà avancées par l'Otan et les Etats-Unis sur ses préoccupations en matière de sécurité n'étaient pas de nature à le rassurer.

Vladimir Poutine a indiqué qu'il étudierait en détail les propositions de Washington et de l'Alliance atlantique, eu égard aux tensions à la frontière ukrainienne, avant d'envisager des initiatives ultérieures, précisent par ailleurs les agences de presse russes.

En massant ces derniers mois des dizaines de milliers de soldats à sa frontière avec l'Ukraine, la Russie a alimenté chez les Occidentaux les craintes d'une nouvelle offensive, après avoir annexé la péninsule de Crimée en 2014 et continué depuis lors à soutenir les séparatistes dans la région du Donbass.

La Russie, qui nie toute intention belliqueuse envers son voisin, réclame de l'Occident des garanties sécuritaires, dont celle que l'Otan ne s'élargira pas à l'Est pour inclure l'Ukraine. Elle a transmis en fin d'année dernière une vaste liste de demandes, indiquant alors attendre des réponses occidentales par écrit.

Washington et ses alliés rejettent fermement l'idée que la Russie puisse avoir son mot à dire sur la composition de l'Otan et refusent de promettre que l'Ukraine n'intégrera pas un jour l'Alliance. Les Occidentaux se disent prêts en revanche à discuter du contrôle des armes et de mesures de confiance.

Dimanche, la Grande-Bretagne a dit envisager de proposer à l'Otan de procéder à un déploiement massif de troupes pour renforcer les frontières européennes. Selon le cabinet du Premier ministre, Boris Johnson envisage de doubler le nombre de soldats déployés en Europe de l'Est et d'envoyer des armes défensives en Estonie.

Sa ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a toutefois prévenu qu'il n'était très peu probable que des soldats britanniques soient amenés à combattre au côté des forces ukrainiennes.

Elle a toutefois annoncé que Londres s'apprêtait à dévoiler cette semaine une nouvelle législation destinée à élargir le spectre des sanctions susceptibles d'être imposées à la Russie.

"Cette législation va nous permettre de viser bien davantage de cibles si bien que personne ne pourra se penser à l'abri de ces sanctions", a déclaré la secrétaire au Foreign office.

(Reporting by Maxim Rodionov; editing by Tom Balmforth and Philippa Fletcher)