Le point d'indice des fonctionnaires revalorisé de 3,5% le 1er juillet

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France: vers une revalorisation de 3,5% du point d'indice au 1er juillet[reuters.com]
(Crédits : Sarah Meyssonnier)

par Caroline Pailliez

PARIS (Reuters) - Le point d'indice qui sert de base de calcul à la rémunération des fonctionnaires sera revalorisé de 3,5% au 1er juillet, a annoncé mardi le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini.

Le ministre a reçu mardi matin les organisations syndicales de la Fonction publique pour leur annoncer les mesures d'aide au pouvoir d'achat envisagées pour les fonctionnaires et les contractuels face à l'accélération de l'inflation.

Le gouvernement s'était engagé à un dégel de ce point d'indice, qui n'a pas évolué depuis 2010, hormis une augmentation de 0,6% en 2016 et une autre de 0,6% en 2017.

Cette mesure, qui concerne les 5,7 millions d'agents de la Fonction publique, se chiffre à 7,5 milliards d'euros environ, selon le ministre qui précise que plus aucun agent ne sera ainsi payé au smic. Ils toucheront a minima 3,7% de plus que le smic.

Les syndicats demandaient une revalorisation allant de 3% pour la CFDT à 20% pour la CFTC.

"Le ministre est pleinement conscient de ne pas répondre à l'ensemble des sujets d'attractivité, de perspectives de carrière, de rémunération. Il faudra donc travailler pour agir sur la redéfinition en profondeur des rémunérations et des carrières dans la Fonction publique", a précisé le ministère dans un document transmis aux organisations syndicales durant la réunion.

Pour la CFDT, "les mesures annoncées aujourd'hui sont un premier pas non négligeable".

"Certes, la CFDT attendait plus et mieux, y compris sur des mesures ciblées. Une hausse de la valeur du point d'indice de 3,5% est inédite, mais dans un contexte d'inflation tout aussi inédit", a dit à Reuters Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques.

D'autres mesures sur le pouvoir d'achat ont été annoncées, pour un coût global de 110 millions d'euros.

"PAS À LA HAUTEUR"

Elles comprennent, par exemple, un accès élargi au forfait mobilité durable, qui permet d'encourager le recours à des transports plus propres pour les trajets domicile-travail, ou encore la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d'achat en 2022, un mécanisme de compensation de la perte de pouvoir d'achat.

Les débuts de carrière des catégories B - agents d'encadrement intermédiaires - seront également revalorisés. Et l'Etat a aussi accepté de mieux compenser le coût des repas pris dans les restaurants administratifs.

A ces mesures s'ajoutent les augmentations individuelles des agents liées à leur avancement, qui sont de l'ordre de 1,5% en moyenne.

Pour la CGT, les réponses "apportées aujourd'hui ne sont pas à la hauteur". "La valeur du point doit faire l'objet d'un effort d'ampleur inédite, que la CGT chiffre pour une première mesure à au moins 10% d'augmentation, mesure rétroactive au 1er janvier", écrit la fédération sur sa page Facebook.

La CGT souhaite une indexation de la valeur du point sur l'inflation, une revalorisation des débuts de carrière des catégories C - les fonctions d'exécution - et réclame, à tout le moins, la mise en place de réunions régulières sur ces sujets.

Force ouvrière estime également que les mesures sont "largement insuffisantes" au regard de la perte de pouvoir d'achat des agents dans les deux dernières décennies.

"On était peut-être à la croisée des chemins pour dire : 'on sort des politiques d'austérité, on revient à minima mettre le même niveau que l'inflation en terme de valeur du point' et même là, on n'y arrive pas", a déclaré Christian Grolier, le secrétaire général de FO Fonction publique qui consultera ses instances pour savoir si une mobilisation est possible sur ces questions à la rentrée.

L'UNSA salue le dégel du point mais estime, elle aussi, que la revalorisation ne compense pas la perte du pouvoir d'achat liée à l'explosion du coût de la vie.

Stanislas Guerini est convenu de revoir les organisations syndicales en septembre pour engager une refonte du système de rémunération et des parcours de carrière pour renforcer l'attractivité de la Fonction publique.

(Reportage Caroline Pailliez, rédigé par Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Sophie Louet)