L'Ecosse veut organiser un référendum sur l'indépendance en octobre 2023

reuters.com  |   |  508  mots
L'ecosse veut organiser un referendum sur l'independance en octobre 2023[reuters.com]
(Crédits : Russell Cheyne)

par Alistair Smout et Michael Holden

LONDRES (Reuters) - La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé mardi un projet visant à organiser l'an prochain un référendum consultatif sur l'indépendance du pays, promettant de prendre des mesures légales pour garantir la tenue du vote si le gouvernement britannique venait à tenter de s'y opposer.

Nicola Sturgeon a fait cette annonce alors que le gouvernement, mené par son Parti nationaliste favorable à l'indépendance de l'Ecosse, a publié un projet de loi détaillant la tenue d'un référendum le 19 octobre 2023.

Elle a aussi indiqué qu'elle allait écrire au Premier ministre britannique Boris Johnson afin de demander à celui-ci l'autorisation d'organiser un référendum consultatif, tout en ayant déjà engagé un processus destiné à obtenir autorité pour organiser le vote si Johnson tente de s'y opposer.

"La question de l'indépendance ne peut pas être réprimée. Elle doit être résolue de manière démocratique. Et cela doit se faire via un processus irréprochable qui impose la confiance", a déclaré Nicola Sturgeon devant les élus du Parlement écossais.

"Ce que je ne suis pas disposée à faire, ce que je ne ferai jamais, c'est de permettre que la démocratie écossaise soit une prisonnière de Boris Johnson ou de tout autre Premier ministre", a-t-elle ajouté.

Les électeurs écossais s'étaient prononcés majoritairement contre l'indépendance en 2014. Mais aux yeux du gouvernement semi-autonome de Glasgow, le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne justifie la tenue d'un second vote, alors qu'une majorité d'Écossais étaient opposés au Brexit.

Alors que les partis favorables à l'indépendance ont obtenu l'an dernier la majorité lors des élections, Nicola Sturgeon a promis la tenue d'un référendum sur la question d'ici la fin 2023, sous la pression de membres de son propre parti.

Les sondages ne permettent pas à l'heure actuelle de donner une tendance claire sur l'issue d'un tel vote.

Boris Johnson et son Parti conservateur, au pouvoir à Londres mais dans l'opposition à Glasgow, ne veulent pas d'un référendum en Ecosse. Ils considèrent que la question a été résolue en 2014 lorsque les Écossais se sont prononcés à 55% contre l'indépendance.

Le Premier ministre britannique, qui a refusé par le passé d'accorder au Parlement écossais l'autorité pour organiser un référendum, a déclaré plus tôt dans la journée que la priorité pour la Grande-Bretagne était de faire face aux pressions économiques actuelles.

Par la suite, le porte-parole de Boris Johnson a souligné de nouveau que le gouvernement britannique estimait que l'heure n'était pas propice à un débat sur un nouveau référendum.

Notant que la légalité d'un référendum organisé sans la permission du gouvernement britannique était contestée, Nicola Sturgeon a déclaré avoir déjà demandé à la plus haute autorité juridique écossaise de solliciter la Cour suprême britannique.

(Reportage Alistair Smout et Michael Holden; version française Bertrand Boucey, Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian, édité par Sophie Louet)