Grande-Bretagne : Truss défend son projet de budget, "le bon choix" selon elle

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Photo d'archives de la premiere ministre britannique, liz truss[reuters.com]
(Crédits : Maja Smiejkowska)

LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique, Liz Truss, a assuré jeudi que son projet de budget qui a plongé le Royaume-uni dans une tourmente financière était le meilleur moyen de relancer la croissance économique et de protéger ses compatriotes des conséquences de la crise énergétique.

Alors que la livre s'est effondrée et que les rendements des emprunts d'Etat britanniques ont flambé depuis la présentation de ce "mini-budget" qui prévoit notamment des baisses massives d'impôts, ce qui a contraint la Banque d'Angleterre a intervenir en urgence sur les marchés, la dirigeante conservatrice s'est dite prête à prendre des mesures "controversées" et à s'y tenir.

"Nous avons élaboré le bon plan", a-t-elle assuré jeudi dans une série d'interviews accordées aux antennes locales de la BBC.

A la question de savoir si elle pourrait faire marche arrière, par exemple en limitant les baisses d'impôts et le déficit budgétaire qui va en découler, Liz Truss a répondu qu'elle n'acceptait pas qu'on s'interroge à ce sujet.

"Nous traversons une période économique difficile. Je ne le nie pas. C'est un problème mondial", a dit la Première ministre à la BBC.

"Mais le gouvernement a eu totalement raison d'intervenir et d'agir pendant cette période difficile", a-t-elle poursuivi, martelant que sa priorité est de protéger les Britanniques des conséquences de la crise.

Le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a semé la panique sur les marchés financiers en présentant le projet de budget sans détailler comment il financerait les baisses d'impôts ou quelles mesures le gouvernement prendrait pour soutenir la croissance, renvoyant cette question à plus tard.

Liz Truss a justifié ce choix par la nécessité de prendre des mesures "rapides et décisives" pour limiter l'impact de la flambée des prix de l'énergie sur les entreprises et les ménages après les deux mois et demi de quasi paralysie du pays qui ont suivi l'annonce de la démission de son prédécesseur, Boris Johnson, puis les funérailles de la reine Elizabeth II.

"Bien sûr, cela signifie prendre des décisions controversées et difficiles", a-t-elle admis. "Mais je suis prête à le faire en tant que Première ministre parce que ce qui est important pour moi, c'est que nous fassions bouger notre économie."

(Reportage de Kate Holton, Paul Sandle et Muvija M, version française Tangi Salaün, édité par Nicolas Delame)