Les syndicats acceptent de discuter avec l'exécutif

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Photo d'archive de manifestants avec des drapeaux du syndicat cgt lors d'une manifestation[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

(Enlève la référence à l'âge de départ à la retraite au §5)

PARIS (Reuters) - Les organisations syndicales ont accepté mercredi de rentrer dans le vif des discussions avec le gouvernement sur la réforme des retraites en France, après une première réunion au ministère du Travail qui visait à présenter les thèmes de la concertation.

Le ministère du Travail a défini trois grands thèmes de concertation pour élaborer son projet de réforme d'ici Noël dans l'objectif d'une entrée en vigueur à l'été 2023.

Le premier concerne l'emploi des seniors et l'usure professionnelle, avec un accent mis sur les discriminations liées à l'âge, les freins au maintien et au retour à l'emploi des seniors ainsi que les départs anticipés.

Le deuxième traitera de l'équité et de la justice sociale, soit le montant des retraites minimales, les régimes spéciaux, les dispositifs de solidarité et la problématique de l'égalité entre les hommes et les femmes.

Le troisième, le plus sensible, concernera l'équilibre financier du système. Ce cycle de discussion devrait débuter fin novembre. Les conclusions générales sont attendues mi-décembre.

"On est rassuré sur le périmètre de la réforme. Les éléments de langage laissent penser que le gouvernement souhaite une amélioration du système et de son financement, plutôt qu'une simple réforme visant à dégager des économies pour faire des marges budgétaires", a dit le négociateur pour la CFDT, Yvan Ricordeau, à l'issue de la réunion.

Même réaction du côté de l'UNSA. "On a senti une volonté de changer les choses, pas juste de faire une réforme pour récupérer de l'argent", a déclaré Dominique Coronna, son secrétaire général adjoint.

Si la CGT se montre plus méfiante, elle dit pour l'instant vouloir rester à la table des discussions pour apporter ses propositions "projet contre projet". Pour la centrale, une grande partie des problèmes de financement du régime serait résolue par une augmentation des salaires.

"Il faudra construire un rapport de force dans les entreprises pour mettre sous le contrôle des grèves et des manifestations les propositions du gouvernement", a prévenu Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, près d'une semaine après une journée de mobilisation interprofessionnelle qui a réuni des milliers de personnes dans la rue.

Les organisations syndicales ont signé un communiqué commun jeudi pour dire qu'elles s'opposeraient à tout décalage de l'âge légal de départ à la retraite ou à une augmentation de la durée de cotisation et ont menacé de "construire tous les moyens d'action nécessaires" si le gouvernement maintenait un tel projet.

Le ministère du Travail n'a pas souhaité dire s'il pouvait être amené à évoluer sur cette question.

La Première ministre Elisabeth Borne s'est pourtant montrée catégorique la semaine passée, en disant que la réforme voulue par Emmanuel Macron prévoirait le "report progressif de l'âge de départ de quatre mois par an, aboutissant à 65 ans en 2031".

(Reportage Caroline Pailliez, édité par Jean-Stéphane Brosse)