La France demande à nouveau la libération de deux Français en Iran, dit le Quai d'Orsay

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PARIS (Reuters) - La France réitère sa demande de libération immédiate de deux ressortissants français arrêtés en mai dernier en Iran et dénonce une mise en scène "indigne" de leurs prétendus aveux, a déclaré jeudi le Quai d'Orsay.

"Cécile Kohler et Jacques Paris sont détenus arbitrairement en Iran depuis mai 2022, et constituent à ce titre des otages d'État", fait savoir une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

"La mise en scène de leurs prétendus aveux est indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international", poursuit la porte-parole du Quai d'Orsay. "Cette mascarade révèle le mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes."

La Fédération Nationale de l'Enseignement de la Culture et de la Formation Professionnelle-Force Ouvrière avait indiqué à Reuters en mai dernier que Cécile Kohler, chargée des relations internationales pour le syndicat, s'était rendue en Iran en "voyage touristique à titre privé pendant les vacances de Pâques".

Le syndicat avait également précisé que Cécile Kohler voyageait avec son conjoint Jacques Paris.

Leur arrestation est survenue au moment où les négociations entre l'Iran et les puissances internationales, dont la France, en vue d'une relance de l'accord sur le programme nucléaire iranien étaient au point mort.

Selon le ministère iranien des Renseignements, les deux ressortissants ont été arrêtés pour avoir cherché à "provoquer le chaos et le désordre social dans le but de déstabiliser" l'Iran.

"La France condamne avec la plus grande vigueur le traitement inhumain et indigne que le régime iranien fait ainsi subir à nos compatriotes", dit encore le Quai d'Orsay.

"Nous tenons les autorités iraniennes pour responsables de leur sort et de leur traitement, comme de tous les ressortissants français détenus arbitrairement en Iran en ce moment."

Un autre Français, Benjamin Brière, a été condamné en janvier dernier par Téhéran à huit ans et huit mois de prison pour "espionnage", pour avoir pris en mai 2020 des photos de "zones interdites" avec un drone pendant ce qu'il a toujours présenté comme un voyage touristique dans le nord du pays.

(Reportage John Irish, version française Matthieu Protard, édité par Sophie Louet et Kate Entringer)