L'Iran crée un comité d'enquête sur les morts durant les manifestations

reuters.com  |   |  430  mots
Photo d'archives du drapeau iranien a vienne, en autriche[reuters.com]
(Crédits : Lisi Niesner)

NEW DELHI (Reuters) - L'Iran a formé un comité, relevant du ministère de l'Intérieur, chargé d'enquêter sur les décès en lien avec les manifestations contre le pouvoir qui se sont multipliées dans le pays, a déclaré jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Ali Bagheri Kani.

En visite officielle à New Delhi, Ali Bagheri Kani a déclaré à la chaîne de télévision indienne NDTV qu'une cinquantaine de policiers ont été tués et que des centaines d'autres ont été blessés dans le mouvement de protestation déclenché par le décès en détention de Mahsa Amini mi-septembre.

Le vice-ministre iranien n'a pas donné de bilan sur le nombre de manifestants tués mais selon les organisations de défense des droits de l'homme, la répression des forces de sécurité a fait plus de 300 morts.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré jeudi que l'Iran traversait une "véritable crise des droits de l'homme" avec l'arrestation de près de 14.000 personnes à ce jour, y compris des mineurs.

"L'usage inutile et disproportionné de la force doit prendre fin", a-t-il dit lors de son premier discours au Conseil des droits de l'homme depuis sa prise de fonction le mois dernier.

Il s'exprimait avant la tenue d'une session spéciale à Genève au cours de laquelle pourrait intervenir un vote sur la création d'une mission d'enquête.

Au cours de la réunion du Conseil, la représentante iranienne a défendu le bilan de son pays en matière de droits humains et qualifié les débats de "honteux et consternants".

"La République islamique d'Iran regrette profondément que le Conseil soit une fois de plus utilisé abusivement par certains Etats arrogants pour se mettre à dos un Etat membre souverain de l'Onu, qui s'est pleinement engagé à respecter son obligation de promouvoir et de protéger les droits de l'homme", a déclaré Khadijeh Karimi, vice-présidente chargée des Affaires féminines et familiales d'Iran.

La vague de colère qui a suivi la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour une tenue jugée inappropriée, s'est rapidement propagée dans tout le pays et en particulier dans les régions périphériques de l'Iran où vivent des minorités qui se disent depuis longtemps marginalisées.

(Shivam Patel à New Delhi, Parisa Hafezi à Dubai, Emma Farge à Genève, version française Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)