La protection de l'environnement nécessite $384 mds par an d'ici 2025, selon l'Onu

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(Crédits : Carlo Allegri)

par Isla Binnie

NEW YORK (Reuters) - La protection et la meilleure gestion des écosystèmes de la planète nécessitent des investissements de 384 milliards de dollars (368 milliards d'euros) par an d'ici 2025, soit plus du double des niveaux actuels, pour faire face aux menaces du changement climatique et de la perte de ressources naturelles, a déclaré jeudi l'organisme onusien chargé de la surveillance de l'environnement.

Ce calcul servira de base au sommet sur la biodiversité qui débutera la semaine prochaine à Montréal, au Canada, où les pays tenteront de s'entendre sur un accord visant à protéger la nature et la vie sauvage contre de nouvelles pertes et dégradations.

Actuellement, 154 milliards de dollars sont dépensés chaque année, principalement par les gouvernements, pour des "solutions fondées sur la nature" - des actions visant à protéger et à mieux gérer les eaux, les terres, l'air et la faune sauvage - indique le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) dans un rapport.

"Ce montant devra augmenter de plusieurs ordres de grandeur si nous voulons aborder la triple crise de la dégradation des terres, du climat et de la nature", a déclaré Ivo Mulder, chef de l'unité du financement climatique du PNUE.

"Environ 50% du PIB mondial dépend de la santé et du bon fonctionnement des écosystèmes (donc) cela ne devrait pas être trop difficile, même si nous traversons de multiples crises" comme la guerre en Ukraine et la hausse de l'inflation, a-t-il ajouté.

Parallèlement, les gouvernements dépensent entre 500 milliards et 1.000 milliards de dollars par an en subventions potentiellement dommageables pour la pêche, l'agriculture et les combustibles fossiles, précise le rapport.

Plus de 100 nations se sont engagées l'an dernier dans la ville chinoise de Kunming à contribuer à la protection de la biodiversité, sans toutefois parvenir à se mettre d'accord sur des questions telles que le financement de la conservation dans les pays les plus pauvres.

La réunion cette année devait à nouveau se dérouler à Kunming, mais le lieu a été modifié en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19. La Chine continuera toutefois d'en assurer la présidence.

Le dernier pacte pour la biodiversité, signé en 2010 par les dirigeants mondiaux à Aichi, au Japon, fixait des objectifs pour tenter de ralentir la perte de biodiversité d'ici 2020, mais aucun d'entre eux n'a été atteint.

Le secteur privé, qui ne contribue qu'à hauteur de 17% aux dépenses consacrées aux solutions fondées sur la nature, malgré ses engagements en matière de réduction des émissions de carbone et de la déforestation, "devra combiner le 'net zéro' avec le 'nature positif'", a déclaré le PNUE.

(Reportage Isla Binnie à New York ; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)