Corée du Sud : Le Parlement vote la destitution du ministre de l'Intérieur après la bousculade d'Halloween

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La bousculade meurtriere d'halloween tue l'esprit de fete a itaewon[reuters.com]
(Crédits : Kim Hong-Ji)

SEOUL (Reuters) - Les députés sud-coréens ont voté mercredi en faveur de la destitution du ministre de l'Intérieur, Lee Sang-min, en raison de sa gestion la bousculade meurtrière d'Halloween en octobre dernier.

Le 29 octobre, plus de 150 personnes ont été tuées et 196 blessées lors d'une bousculade dans une ruelle d'un quartier animé de Séoul, lors des premières célébrations d'Halloween en trois ans, après la levée des restrictions sanitaires mises en place pendant la pandémie de COVID-19.

La motion a recueilli 179 votes pour, au-delà de 150 votes nécessaires, et 109 votes contre lors d'un scrutin à bulletins secrets tenu dans la chambre unique de 300 membres, où le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, dispose d'une majorité de 169 sièges.

La commission parlementaire de la justice examinera la motion avant de la transmettre à la Cour constitutionnelle, qui décidera de maintenir ou rejeter la destitution, une procédure qui pourrait prendre jusqu'à six mois.

"Je coopérerai pleinement avec le procès en destitution de la Cour constitutionnelle afin que le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité puisse être normalisé au plus vite", a déclaré le ministre dans un communiqué.

Lee Sang-min et la police ont été critiqués pour leur gestion de la tragédie, en particulier après que des transcriptions d'appels d'urgence rendues publiques ont montré que de nombreuses personnes avaient averti d'un danger imminent et avaient appelé à l'aide quelques heures avant la bousculade.

Le ministre s'est excusé mais, interrogé sur une possible démission, il avait répondu que sa priorité était de concevoir et de mettre en place des mesures pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise.

Le président Yoon Suk-yeol avait rejeté la demande de l'opposition de limoger Lee Sang-min, et son bureau et le parti au pouvoir avaient accusé les démocrates d'abuser de leur majorité pour faire avancer la destitution.

Un responsable présidentiel a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que le ministre avait gravement violé la constitution ou toute autre loi.

(Reportage Hyonhee Shin ; version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)