Statu quo de la Fed en juin, possible hausse de taux en juillet

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Le batiment de la reserve federale est represente a washington[reuters.com]
(Crédits : Leah Millis)

par Prerana Bhat et Indradip Ghosh

BANGALORE (Reuters) - La Réserve fédérale ne relèvera pas ses taux en juin pour la première fois depuis le début de son resserrement monétaire il y a plus d'un an, estiment les économistes interrogés par Reuters.

Plus d'un tiers des participants à l'enquête s'attendent toutefois à au moins une autre hausse cette année, du fait de la résistance de l'économie.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a signalé en mai que la banque centrale pourrait bientôt faire une pause dans la remontée des taux afin d'évaluer l'impact des hausses passées. Depuis mars 2022, l'objectif de taux des fonds fédéraux a augmenté de 5%.

Plus de 90% des économistes interrogés du 2 au 7 juin ont estimé que le comité de politique monétaire maintiendrait le taux des "fed funds" à 5,00%-5,25% le 14 juin. Huit personnes sur 86 voient un relèvement d'un quart de point, à 5,25%-5,50%.

Les solides statistiques économiques et les commentaires de quelques responsables de la Fed ont encouragé les marchés à tabler sur une hausse de taux en juillet et à réduire les anticipations d'une baisse plus tard dans l'année.

Ces scénario ont en partie fait monter le dollar à son plus haut niveau depuis mars.

"(Jerome) Powell a exprimé son parti pris en faveur d'un maintien de la politique monétaire en juin... il va s'en tenir à cela car cela leur donnera un mois supplémentaire de données à examiner; bien que je doute sérieusement que cela leur donne de nouvelles idées", a déclaré Philip Marey, stratège chez Rabobank.

UNE ECONOMIE RÉSILIENTE

Les dernières statistiques ont montré une accélération de l'inflation PCE à 4,4% sur un an et à 4,7% pour la version "core" alors que la Fed vise une inflation de 2%.

L'emploi est resté solide, avec un taux de chômage en hausse mais toujours bien inférieur à 4% à ce stade avancé du cycle de resserrement et une lente désinflation des salaires.

Le marché du logement, normalement sensible aux taux d'intérêt, a également résisté au durcissement monétaire bien plus longtemps que beaucoup ne le prévoyaient et n'a connu que des baisses de prix mineures par rapport à l'essor pendant la pandémie.

Plus d'un tiers des personnes interrogées (32 sur 86) estiment que la Fed relèvera ses taux au moins une fois de plus cette année: huit en juin donc et 24 en juillet après une pause la semaine prochaine. Une personne anticipe une hausse à la fois en juin et en juillet.

"Il n'y a pas de différence économique substantielle entre relever les taux directeurs en juin ou en juillet. Mais il sera difficile d'expliquer pourquoi les taux ne devraient pas augmenter en juin, malgré des données contraires", a déclaré Andrew Hollenhorst, chef économiste chez Citi, qui s'attend à 25 points de base de plus en juin et juillet.

Un peu plus de 25% des économistes (23 sur 86) prévoient au moins une baisse des taux d'ici fin-2023, mais ils étaient 28% lors de la dernière enquête.

Les économistes qui ont répondu à une question sur le sujet estiment à 60% la probabilité d'une récession aux Etats-Unis dans l'année, contre plus de 70% il y a quelques semaines.

L'inflation "core PCE" est attendue supérieure à 2% au moins jusqu'en 2025.

(Prerana Bhat et Indradip Ghosh; avec Vijayalakshmi Srinivasan et Maneesh Kumar, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)