Accord de libre échange UE-Mercosur : pas de précipitation, dit Becht

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Le ministre delegue au commerce exterieur, olivier becht, au palais de l'elysee a paris, france[reuters.com]
(Crédits : Sarah Meyssonnier)

PARIS (Reuters) - La France n'est pas opposée à la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et la Communauté économique des pays d'Amérique du Sud (Mercosur) mais elle ne veut pas d'un accord bâclé qui risquerait d'être rejeté par les Parlements nationaux, a déclaré mercredi à Reuters le ministre délégué au Commerce, Olivier Becht.

"C'est un accord qui doit être équilibré", en respectant notamment les impératifs environnementaux de l'Accord de Paris sur le climat, a souligné Olivier Becht, interrogé depuis le Brésil, où il participe à un forum organisé par les patronats brésilien et français.

La Commission européenne a érigé un accord de libre-échange avec les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) au rang de priorité alors que Bruxelles cherche de nouveaux alliés pour réduire sa dépendance à la Chine et aux Etats-Unis.

La France, qui sait un tel accord impopulaire, notamment chez ses agriculteurs soumis à des règles environnementales et sanitaires plus strictes que leurs concurrents sud-américains, insiste pour qu'un tel accord réponde aux préoccupations de l'UE, notamment en matière de déforestation.

"Il faut donner du temps au temps", a estimé Olivier Becht, alors que l'Espagne, qui assurera la présidence tournante de l'UE pendant six mois à partir du 1er juillet, semble pressée de parvenir à un accord.

"Il faut évidemment conclure", a poursuivi le ministre. "Ça fait 23 ans que les négociations durent. Mais le fait que les négociations durent depuis 23 ans fait aussi que nous ne sommes pas à deux mois près."

Olivier Becht a indiqué qu'il se rendrait à Madrid la semaine prochaine pour dire à son homologue espagnol que la France comprend l'intérêt stratégique d'un tel accord, tout en les mettant en garde contre toute précipitation.

Il a souligné que Paris demanderait à Bruxelles que les Parlements nationaux puissent s'exprimer sur le sujet en raison de la nature politique de l'accord. La politique commerciale est une prérogative exclusive de la Commission européenne et les Parlements des 27 Etats membres ne sont pas automatiquement consultés.

(Reportage de Michel Rose, rédigé par Tangi Salaün)