EDF : Les composants du Creusot analysés sont aptes au service

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PARIS (Reuters) - L'analyse des composants du parc nucléaire français issus de l'usine d'Areva du Creusot (Saône-et-Loire), où des anomalies dans le suivi des fabrications ont été détectées, ne remet pas jusqu'ici en question leur aptitude au fonctionnement en toute sûreté, a annoncé jeudi EDF.

Areva a dû interrompre la production commerciale du Creusot - qui a fourni des pièces pour les centrales d'EDF et pour des dizaines d'autres à travers le monde - après y avoir découvert en 2016 de possibles falsifications de documents pendant plus de 40 ans.

Un audit du site est en cours et EDF procède à un examen approfondi des dossiers de fabrication des composants en provenance de l'usine qui donne lieu, pour chaque réacteur, à la rédaction d'un dossier de synthèse qui est ensuite transmis à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

"Au 14 septembre, douze dossiers de synthèse ont été envoyés à l'ASN", a noté EDF dans un communiqué, précisant que ces dossiers concernaient les unités de production de Chooz 2, Paluel 4, Saint-Laurent 2, Penly 1, Cruas 3, Dampierre 3, Belleville 2, Tricastin 3, Chinon B3, Nogent 1, Gravelines 2 et Bugey 3.

"Les douze dossiers de synthèse transmis à ce jour à l'ASN, qui concernent 309 composants, comportent 471 fiches d'anomalies et 130 fiches de non-conformité", a ajouté l'électricien public.

Les "fiches de non-conformité" concernent des pièces qui n'ont pas respecté une exigence interne au fabricant tandis que, pour les "fiches d'anomalie", une exigence contractuelle ou réglementaire n'a pas été suivie.

"L'analyse des constats, réalisée par EDF et transmise à l'ASN, montre qu'aucun n'est de nature à remettre en question l'aptitude au fonctionnement en toute sûreté des composants concernés", a toutefois indiqué EDF.

La réglementation prévoit que le groupe peut démontrer l'aptitude au fonctionnement de ces composants même si certaines étapes de leur fabrication n'ont pas été parfaitement respectées, a précisé lors d'une conférence téléphonique Olivier Lamarre, le directeur adjoint du parc nucléaire du groupe.

La revue des dossiers de fabrication de Creusot Forge se poursuivra jusqu'au 31 décembre 2018 et concernera l'ensemble des 58 réacteurs du parc français, a-t-il également indiqué, soulignant qu'EDF transmettait ses dossiers à l'ASN deux mois avant le redémarrage de chaque unité concernée, que l'Autorité doit autoriser au cas par cas.

Il n'y a pas de raison pour que la fourchette de production nucléaire du groupe en France visée pour 2017 - de 390 à 400 térawatts-heure (TWh) - ne soit pas respectée, a également déclaré Olivier Lamarre.

Tout en se disant "prudent" pour la production de 2018, il a ajouté qu'elle ne devrait pas être davantage pénalisée par les dossiers liés au Creusot réalisés jusqu'à présent.

(Benjamin Mallet, édité par Gilles Guillaume)