Les syndicats de Nokia s'en remettent à Macron

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(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Les représentants des syndicats de Nokia, reçus jeudi à Bercy par Benjamin Griveaux, secrétaire d'Etat à l'Economie, disent avoir été entendus et s'en remettent à Emmanuel Macron, une semaine après l'annonce du projet du groupe finlandais de supprimer près de 600 emplois en France.

En rachetant Alcatel-Lucent en 2015, Nokia s'était engagé auprès du chef de l'Etat, alors ministre de l'Economie, à embaucher 500 personnes dans la recherche et développement (R&D).

"Emmanuel Macron doit montrer sa fermeté et faire respecter les engagements qui lui ont été donnés", a déclaré Pascal Guihéneuf, délégué CFDT, à l'issue de la réunion.

Le syndicaliste entend bien "profiter de cette aubaine", alors que, selon lui, 300 des créations de postes promises au nouveau président manquent encore à l'appel.

"Il y eu vraiment un dialogue et une écoute", s'est félicité de son côté Frédéric Aussedat, de CFE-CGC.

"On a senti un soutien sur les engagements (...) signés avec Emmanuel Macron et on sent qu'il a envie de taper du poing sur la table", a-t-il ajouté.

Selon les syndicats, Benjamin Griveaux rend compte des avancées du dossier directement au chef de l'Etat.

Pour autant, sur la question des nouvelles suppressions de postes, "je serai plus réservé", a reconnu le représentant de la CFE-CGC.

Nokia pourrait supprimer 597 postes en France d'ici fin 2019 dans les fonctions centrales et support dans le cadre d'un plan de transformation qui ne concerne pas les services de recherche et développement.

Les sites de Paris-Saclay/Boulogne et de Lannion (Côtes-d'Armor) seraient concernés par le projet de transformation mais les filiales Radio Frequency Systems (RFS) et Alcatel Submarine Networks (ASN) en sont exclues.

Le gouvernement n'a, pour le moment, pris aucun engagement auprès des syndicats.

Le secrétaire d'Etat doit rencontrer en début de semaine prochaine la direction de l'entreprise, avant de présider à la fin du mois une rencontre tripartite.

"On sent que le plan (de suppression) n'est pas remis en cause", regrette Frédéric Aussedat. "Ce qui pourrait arriver, c'est que la tenue des engagements le retarde quelque peu ou l'atténue."

Pour cela, les syndicats entendent bien mettre Emmanuel Macron face à ses responsabilités.

"Le discours aujourd'hui c'est de dire que le futur de la France c'est faire de la recherche, c'est de faire du développement dans les hautes technologies et si on voit ces emplois disparaître, ce n'est pas très cohérent avec le discours d'Emmanuel Macron", a dit Frédéric Aussedat.

(Cyril Camu, édité par Yves Clarisse)