SoLocal va supprimer un millier d'emplois en deux ans

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par Gwénaëlle Barzic

PARIS (Reuters) - SoLocal va supprimer un millier d'emplois dans les deux ans à venir pour tenter de se redresser dans le cadre d'un nouveau plan stratégique à horizon 2020, a annoncé mardi son directeur général.

Dans la tourmente depuis plusieurs années, l'ex-Pages Jaunes a dévoilé ce mardi en Comité d'entreprise un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) touchant principalement ses équipes commerciales qui doit aboutir à la suppression de 800 postes dès 2018.

SoLocal, qui prévoit 200 départs supplémentaires en 2019, envisage parallèlement de recruter une centaine de personnes avec de nouvelles compétences numériques cette année.

Cette restructuration, qui s'accompagnera d'une réduction drastique du nombre de sites, s'inscrit dans un plan conçu par la nouvelle direction visant à renouer avec la croissance du chiffre d'affaires en 2019 après une année 2018 de transition.

"Si on ne fait pas cela dans l'urgence, c'est la survie de l'entreprise qui est en jeu", a expliqué à la presse le nouveau directeur général Eric Boustouller, ancien haut-responsable européen de Microsoft.

Avec des ventes et une rentabilité en déclin depuis plus de huit ans, SoLocal, qui a été longtemps lesté par une lourde dette héritée d'un "LBO", ne dégage aujourd'hui plus de trésorerie, a constaté le dirigeant, aux manettes depuis quatre mois.

Il a toutefois martelé sa confiance dans la capacité de l'entreprise à devenir un champion français du numérique à la faveur de cette réorganisation qui prévoit une modernisation des offres et des marques afin de parachever la mue de l'ex-annuairiste en un portail de services numériques pour les entreprises.

"Ce projet de transformation devrait permettre à SoLocal d'opérer sur une base de coûts fixes significativement réduite, de gagner en agilité, et de renouer avec la croissance rentable à partir de 2019", explique SoLocal dans un communiqué, évaluant à 120 millions d'euros la baisse des coûts à partir de 2020.

Le ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité faire de commentaire mais a précisé suivre la situation.

"Il est inacceptable (...) d'envisager une discussion sur des bases si brutales qui ne tiennent compte ni de la vie des salariés, ni de la vitalisation des territoires", ont réagi les représentants du personnel dans un communiqué.

Ils réclament des négociations sur le maintien des présences territoriales pour les salariés, l'absence de tout départ contraint et appellent le gouvernement à "ramener la direction à la raison".

RÉUNION INVESTISSEURS JEUDI

SoLocal n'a pas souhaité communiquer à ce stade ses prévisions détaillées pour 2020. Il présentera ses résultats 2017 mercredi avant une journée investisseurs jeudi.

Le groupe avait annoncé lundi soir avoir demandé la suspension de la cotation de son titre en Bourse jusqu'à jeudi dans l'attente de la publication d'un communiqué.

La société a changé de direction en septembre dernier pour tenter de se relancer au terme d'une restructuration financière et d'un long conflit avec une partie de ses actionnaires. Dans un secteur des annuairistes mis à mal par l'émergence de nouveaux champions du numérique comme le moteur de recherche Google, SoLocal, qui possède les sites PagesJaunes et Mappy, tente de se distinguer en se spécialisant dans l'accompagnement des petites et moyennes entreprises dans leur communication numérique. Il peine toutefois à compenser le déclin structurel des revenus générés par ses imprimés avec ses nouvelles activités dans le numérique. L'action SoLocal avait clôturé lundi soir à 0,9975 euro. Il affiche une progression de 20% depuis le début de l'année après avoir perdu près d'un tiers de sa valeur l'an dernier.

(Avec Yann Le Guernigou et Caroline Pailliez édité par Jean-Michel Bélot)