Boris Johnson maintient sa ligne dure sur le Brexit

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(Crédits : Peter Nicholls)

LONDRES (Reuters) - Le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, n'a guère adouci sa position sur le Brexit mercredi dans un discours pourtant destiné à apaiser les inquiétudes des électeurs sur les conséquences économiques de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Boris Johnson fait partie de ceux qui, au sein d'un gouvernement britannique profondément divisé entre partisans d'un "Brexit en douceur" et promoteurs d'une rupture franche avec l'UE, préconisent une ligne dure vis-à-vis de Bruxelles.

Il a jugé que les bénéfices liés à l'appartenance du Royaume-Uni au marché unique et à l'union douanière n'avaient "rien de remarquable ni d'irréfutable", contrairement à ce que disent les partisans du maintien au sein de l'UE.

Johnson, qui fut l'un des animateurs de la campagne "Leave" lors du référendum de juin 2016, lors duquel 52% des électeurs britanniques ont choisi de quitter l'UE, a déclaré que le Brexit était une question de démocratie, non d'hostilité envers le reste de l'Europe.

"Ce n'est pas un bras d'honneur adressé des falaises de Douvres", a-t-il dit. "C'est l'expression d'un désir naturel et légitime de gouverner par le peuple et pour le peuple."

Le Royaume-Uni, a assuré le chef de la diplomatie britannique, ne s'est pas replié dans son insularité. Les retraités britanniques vont continuer de s'installer en Espagne, les étudiants de participer à des programmes d'échange en Europe et les Etats-Unis, qui n'appartiennent pas à l'UE, augmentent aujourd'hui leurs exportations vers le bloc communautaire à un rythme deux fois plus rapide que le Royaume-Uni, a-t-il affirmé.

Boris Johnson a également accusé les partisans du maintien de chercher à revenir sur le Brexit en organisant un deuxième référendum, ce qui exacerberait selon lui les divisions politiques en Grande-Bretagne.

Le secrétaire au Foreign Office a ironisé sur les institutions européennes et assuré que le Brexit permettait de rejeter ce qu'il a présenté comme la volonté de l'UE de créer un "super-Etat européen".

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lui a vertement répondu en déclarant que cette idée était absurde.

"Certains dans la société politique britannique sont opposés à la vérité, prétendant que je suis un fédéraliste stupide et borné, que je suis favorable à un super-Etat européen", a dit Juncker lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Je suis strictement contre un super-Etat européen. Nous ne sommes pas les Etats-Unis d'Amérique (...). C'est une absurdité totale", a déclaré le chef de l'exécutif bruxellois.

Le discours de Boris Johnson a été jugé peu convaincant par de nombreux chefs d'entreprise qui attendent d'en savoir plus sur les intentions du gouvernement britannique et les relations entre Londres et l'UE après le Brexit, effectif en mars 2019.

"Les entreprises sont de plus en plus inquiètes du manque de précisions émanant du gouvernement, et ce discours (de Johnson) ne va pas rendre les choses plus claires", a estimé Stephen Phipson, chef de l'organisation patronale EEF.

(Andrew MacAskill, Alistair SmoutJean-Stéphane Brosse pour le service français)