Un ancien élève tue 17 personnes dans un lycée de Floride

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Fusillade en cours dans un groupe scolaire en floride, 20 blesses[reuters.com]
(Crédits : Handout)

par Bernie Woodall

PARKLAND, Floride (Reuters) - Un jeune homme de 19 ans armé d'un fusil d'assaut a ouvert le feu dans un lycée de Floride, d'où il avait été renvoyé, faisant 17 morts et de nombreux blessés avant d'être arrêté.

Le tireur, déprimé après le décès de sa mère, selon des proches, devait comparaître devant la justice pour fixer les termes de sa détention et a été inculpé de 17 chefs d'accusation pour meurtres avec préméditation.

Le président américain Donald Trump, qui s'exprimait à la Maison blanche au lendemain de la tragédie, a promis de renforcer la sécurité dans les établissements scolaires et a prévu une réunion avec les gouverneurs des Etats pour examiner ce dossier, à une date non précisée.

La fusillade s'est produite peu avant la fin des cours mercredi au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, une localité située à 70 km environ au nord de Miami.

Il s'agit de la 18e fusillade en milieu scolaire aux Etats-Unis depuis le début de l'année, selon le groupe favorable au contrôle des armes Everytown for Gun Safety.

Elle est la plus meurtrière dans un lycée américain, puisque le bilan dépasse celui de Columbine (à Littleton, Colorado), où, en 1999, deux adolescents avaient tué 12 élèves et un enseignant avant de se donner la mort.

C'est d'autre part la deuxième tuerie la plus meurtrière dans un établissement scolaire américain, après le massacre de 20 enfants et de six éducateurs à l'école primaire Sandy Hook à Newtown dans le Connecticut, en 2012.

La tragédie la plus sanglante commise dans un établissement scolaire reste celle de Virginia Tech qui s'était traduite par la mort de 32 personnes en 2007.

Depuis la tuerie de Sandy Hook, qui avait vivement relancé le vieux débat sur la prolifération des armes à feu en vente libre aux Etats-Unis, les écoles américaines ont installé des portes contrôlées électroniquement et le nombre de gardiens est plus important.

Le tireur, Nikolas Cruz, qui selon des parents était déprimé et vivait dans une famille d'accueil depuis la mort de sa mère, avait fréquenté l'établissement. Il en avait été exclu pour des raisons disciplinaires non spécifiées, a déclaré le shérif du comté de Broward, Scott Israel.

Nikolas Cruz a été arrêté non loin de l'école. Il s'est rendu sans résistance à la police. Il était armé d'un fusil d'assaut de type AR-15 et avait de très nombreuses munitions.

Les images diffusées par les chaînes de télévision montraient des flots d'élèves désemparés en train de sortir du lycée, les mains en l'air, cherchant à se frayer un chemin entre policiers casqués et lourdement armés, véhicules de police, ambulances et camions de pompiers.

Selon des enquêteurs cités par la chaîne de télévision CNN, le jeune homme a tenté de se fondre dans la foule des lycéens qui quittaient les lieux, mais il a fini par être repéré.

Selon les deux sénateurs de Floride, qui ont été briefés par les enquêteurs, le tireur portait un masque à gaz et avait avec lui des grenades fumigènes, en plus de son arme et de ses munitions. Il a déclenché une alarme incendie pour faire sortir les lycéens et les professeurs des salles de classe et les attirer dans les couloirs.

"UNE SORTE DE PARIA"

"C'est là que le carnage a commencé", a déclaré le sénateur Bill Nelson à CNN. Le sénateur Marco Rubio a livré un récit similaire sur Twitter.

Douze personnes ont été tuées à l'intérieur du lycée, deux juste devant, une dans la rue et deux autres ont succombé à leurs blessures à l'hôpital.

Les victimes sont des adultes et des élèves.

Les deux hôpitaux voisins ont fait savoir qu'ils soignaient 13 survivants, notamment pour des blessures par balles, dont cinq sont dans un état grave.

Nikolas Cruz est décrit comme "une sorte de paria" par Chad Williams, 18 ans, un élève du lycée Stoneman Douglas, qui l'a connu quand ils étaient au collège. Il était connu pour son indiscipline - il déclenchait l'alarme incendie tous les jours - et il a fini par être expulsé quand il était en quatrième.

"Il était fou d'armes à feu", dit-il. "Il n'avait pas beaucoup d'amis".

Selon le récit du personnel et des élèves fait à la presse locale, une alarme incendie s'est déclenchée vers le début de la tuerie, semant le chaos, une partie des 3.300 élèves se dirigeant vers les couloirs avant que les professeurs ne les fassent retourner dans les salles de classe pour qu'ils puissent s'abriter dans des placards.

Un des survivants, Kyle Yeoward, 16 ans, a raconté à Reuters s'être caché dans un placard avec 15 de ses camarades et un professeur pendant près de deux heures, le temps que la police arrive.

Le bilan de 18 fusillades depuis le début de l'année en milieu scolaire comprend aussi des suicides et des incidents qui n'ont pas fait de victimes. D'autres affaires ont été meurtrières. En janvier, un adolescent de 15 ans a tué deux élèves dans un lycée de Benton, dans le Kentucky.

"Nous devons aussi travailler tous ensemble pour créer dans notre pays une culture qui respecte la dignité de la vie et qui crée des liens profonds entre les hommes", a décalré Donald Trump.

Le président américain a promis de se rendre auprès des victimes et des autorités de la ville de Parkland, à 70 km au nord de Miami, où la fusillade s'est déroulée.

(Danielle Rouquié, Eric Faye et Gilles Trequesser pour le service français)