Dans de nouveaux extraits au vitriol, Wauquiez attaque le Medef

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Dans de nouveaux extraits au vitriol, wauquiez attaque le medef[reuters.com]
(Crédits : Robert Pratta)

PARIS (Reuters) - Dans de nouveaux extraits de l'intervention de Laurent Wauquiez dans une école de commerce diffusés mardi dans l'émission Quotidien sur TMC, le président des Républicains reconnaît avoir été isolé au sein de son parti et étend ses critiques au vitriol aux syndicats et patronat, ainsi qu'à Valérie Pécresse.

La porte-parole de LR Laurence Sailliet avait qualifié lundi cet enregistrement de "montage vicié" qui ne respecte pas la "déontologie journalistique".

En guise de réponse, la chaîne TMC a diffusé dans la soirée l'intégralité des propos du président des Républicains (LR), qui se révélent tout aussi décapants sur la longueur.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes revient notamment sur son isolement lors de son appel à la démission du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, visée par une plainte pour viol classée sans suite la semaine dernière.

"J'ai été en minorité à l'intérieur de mon parti. Moment très dur pour moi à gérer", dit-il dans ces enregistrements pris à son insu. "Je viens de prendre la tête de mon parti, boum normalement je dois être le patron et je leur dit, 'ok les amis maintenant, c'est ça la ligne à suivre', je me retourne: il n'y a personne."

Il dépeint en outre Gérald Darmanin, qui a exclu lundi de démissionner, comme "complètement dingue". "Il pense qu'il est inatteignable, tout le monde a expliqué que c'était le meilleur, le plus beau, que les députés En Marche l'idôlatraient et que c'était le nouveau génie incarnation du macronisme", lance-t-il.

Evoquant son mandat de président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il décrit les instances patronales comme encore plus corrompues que leurs pendants syndicaux : "Les assos syndicales recevaient à peu près chaque année 5 millions d'euros de la région" avant son arrivée, dit-il.

"Et le pire si on est très honnêtes entre nous c'est que les plus catastrophiques c'est le Medef et c'est la CGPME. Eux c'est pire que tout, c'est-à-dire, eux ils n'en ont rien à foutre de savoir si on augmente les cotisations sur les entreprises (...) la seule chose qu'ils veulent c'est encaisser l'argent", poursuit-il.

Evoquant l'admission d'une étudiante littéraire en école de commerce, il s'interroge: "C'est Valérie qui avait mis ça en place? Ah le nombre de conneries qu'elle peut faire", en référence à l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse, désormais à la tête d'une force alternative à sa ligne, avec son mouvement Libres!.

Le maire de Bordeaux Alain Juppé est quant à lui accusé par Laurent Wauquiez d'avoir "totalement cramé la caisse".

Le président LR attaque également les députés de La République en Marche, qu'il qualifie de "guignols", "tous avec le petit doigt sur la couture", ce qui amène Laurent Wauquiez à affirmer: "Il y a une dictature totale en France."

"La caractéristique quand on est un élu c'est que tout ce que vous dites à tout moment peut être utilisé, repris et déformé contre vous", conclut Laurent Wauquiez. "Dans ma vie politique, dès que j'ai plus de deux personnes autour de moi, il faut toujours que je me dise que tout ce je dis va sortir."

(Julie Carriat, édité par Jean-Stéphane Brosse)