L'Unicef à court de mots pour dénoncer les morts en Syrie

reuters.com  |   |  328  mots
L'unicef a court de mots pour denoncer les morts en syrie[reuters.com]
(Crédits : Denis Balibouse)

GENEVE (Reuters) - L'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, a publié mardi un "communiqué" vide pour exprimer son indignation devant le nombre d'enfants figurant parmi les victimes des bombardements qui s'abattent sur la Ghouta orientale, région proche de la capitale syrienne Damas, assiégée depuis des années.

"Aucun mot ne pourra rendre justice aux enfants tués, à leurs mères, à leurs pères et à leurs proches", lit-on au début du communiqué publié par Geert Cappalaere, directeur régional de l'Unicef.

Suivent ensuite 10 lignes vides entourées de guillemets puis une note explicative.

"L'Unicef publie ce communiqué vide. Nous ne trouvons plus les mots pour décrire ni les souffrances des enfants ni notre indignation", poursuit le communiqué.

"Est-ce que ceux qui infligent ces souffrances ont toujours des mots pour justifier leurs actes barbares ?".

Cela fait des années que les forces loyales au président syrien Bachar al Assad assiègent la Ghouta orientale, où près de 400.000 personnes sont prises au piège.

Ce siège s'est durci depuis le début de l'année et les attaques contre l'enclave se sont démultipliées, ce qui rend l'acheminement d'aides humanitaires de plus en plus difficile.

Le recours au siège ainsi que les attaques aveugles visant des zones civiles sont contraires aux "règles de guerre" convenues au niveau international.

Plus tôt dans la journée, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a annoncé 45 personnes, au moins, ont été tuées ce mardi dans la Ghouta orientale par des bombardements menés par les forces pro-gouvernementales syriennes.

Depuis dimanche, point de départ d'une nouvelle campagne de bombardements, 190 personnes environ ont été tuées et 850 autres ont été blessées, dit encore l'ONG basée à Londres. L'OSDH a fait état lundi d'un bilan de 94 morts, dont 18 enfants, dans les bombardements de dimanche et lundi.

(Tom Miles, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Nicolas Delame)