Les pro-Wauquiez appellent Les Républicains au rassemblement

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Les pro-wauquiez appellent les republicains au rassemblement[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Les soutiens de Laurent Wauquiez, critiqué par une grande partie de la classe politique, y compris dans sa formation, pour ses propos décapants sur une série de personnalités, ont appelé mardi Les Républicains à se rassembler derrière leur président, a dit un participant à une réunion du groupe LR à l'Assemblée.

"C'est une micro-tempête dans un verre d'eau car Laurent a pris le leadership à droite et on le cible", a dit le député Eric Ciotti lors de cette réunion mardi. "Il faut faire bloc autour de Laurent face à ces manoeuvres."

Guillaume Peltier a quant à lui parlé selon la même source d'une affaire "microscopique" et appelé la droite à "ramener les gens à l'essentiel sur l'impôt et l'agriculture".

Ces déclarations lors de la réunion à laquelle peu de députés ont assisté - Laurent Wauquiez lui-même était absent - ont été suivies de "quelques applaudissements plutôt mous".

"On a l'impression que pas grand monde n'a envie d'en parler", a déclaré le participant.

Les propos tenus la semaine dernière par Laurent Wauquiez à huis clos devant les étudiants d'une école de commerce de Lyon et diffusés par l'émission Quotidien sur TMC ont provoqué une avalanche de réactions critiques de la classe politique.

Emmanuel Macron a déclaré mardi ne pas trouver "inspirant" Laurent Wauquiez, qui doit s'exprimer ce mardi soir sur BFM TV.

Dans une première série de déclarations diffusées vendredi par Quotidien, Laurent Wauquiez avait accusé le chef de l'Etat d'avoir contribué à la chute de François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite éliminé au premier tour de l'élection présidentielle au terme d'une campagne jalonnée de révélations embarrassantes pour l'ex-Premier ministre.

Dans de nouveaux extraits diffusés lundi, le président des Républicains s'en prend notamment aux députés de La République en Marche, qu'il qualifie de "guignols", "tous avec le petit doigt sur la couture".

"Quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque", a-t-il dit. "Il n'y a aucun équilibre des pouvoirs en France. Donc il y a une dictature totale en France."

Il s'en prend également aux instances patronales, qui sont selon lui encore plus vénales que leurs pendants syndicaux.

"Et le pire, si on est très honnêtes entre nous, c'est que les plus catastrophiques, c'est le Medef et c'est la CGPME. Eux c'est pire que tout, c'est-à-dire, eux ils n'en ont rien à foutre de savoir si on augmente les cotisations sur les entreprises (...) la seule chose qu'ils veulent, c'est encaisser l'argent", poursuit-il.

Le président de la CPME (ex-CGPME) a écrit mardi une lettre à Laurent Wauquiez pour lui faire part de sa "déception" après ces propos "maladroits et blessants qui alimentent le sentiment de 'tous pourris'" et qui "traduisent un véritable mépris pour les représentants de TPE/PME".

(Yves Clarisse, édité par Jean-Baptiste Vey)