L'Assemblée approuve les listes nationales aux européennes

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - L'Assemblée a approuvé mardi par 376 voix contre 155 le projet de loi qui instaure le retour aux listes nationales pour les élections européennes au lieu des huit circonscriptions actuelles, dans la perspective du scrutin de 2019.

Dans le contexte actuel de désamour entre l'Union européenne et les citoyens européens, sur fond de "Brexit", Emmanuel Macron voit dans cette modification un moyen de "renforcer la légitimité et la représentativité du Parlement européen", peut-on lire dans une étude d'impact du projet de loi.

Une grande partie de la classe politique française, y compris La France insoumise, a soutenu cette décision, à l'exception notable des Républicains, qui y voient "une tentative de tripatouillage institutionnel dont le seul objectif consiste à aider La République en marche (LaRem)", à confirmer ses succès électoraux du printemps 2017.

Les groupes de la Gauche démocrate et républicaine (communistes) et Nouvelle Gauche (ex-PS) ont aussi voté contre ce projet de loi qui modifie les règles de répartition du temps de parole pour la campagne audiovisuelle.

Ils parlent de "hold-up de la parole démocratique".

Le délégué général de LaRem, Christophe Castaner, a d'ores et déjà dit son intention de rassembler large autour de la vision européenne d'Emmanuel Macron, exprimée lors de son discours de La Sorbonne en septembre, évoquant des rapprochements avec des personnalités comme l'ancien député écologiste Daniel Cohn-Bendit et l'ex-Premier ministre conservateur Alain Juppé.

Daniel Cohn-Bendit a déclaré au quotidien Le Monde qu'il ne serait pas candidat mais qu'il participerait à la "Grande marche" pour l'Europe organisée par LaRem à partir de fin mars.

Depuis 2004, la France est divisée en huit circonscriptions pour les élections européennes (Outre-mer, Est, Sud-Est, Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Massif central-Centre, Ile-de-France).

Un schéma rendu obsolète par la refonte de la France en 13 régions en 2014, pense l'Elysée.

Aux yeux du gouvernement, le rétablissement d'une circonscription électorale unique permet de "remplir la double exigence de garantie du pluralisme politique et d'intelligibilité du scrutin, conditions indispensables au rétablissement de la confiance des Français dans le projet démocratique européen".

Le découpage territorial pour les élections relève de la compétence des Etats membres, qui peuvent choisir une ou plusieurs circonscriptions ou prévoir d'autres subdivisions, sans toucher au caractère proportionnel du scrutin.

Début février, le Parlement européen s'est prononcé contre la constitution de listes transnationales - souhaitée par Emmanuel Macron - et pour la reconduction du système de têtes de liste pour désigner le président de la Commission.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)