Eramet mise sur la transition énergétique pour se repositionner

reuters.com  |   |  583  mots

PARIS (Reuters) - Eramet a publié mardi des résultats en nette amélioration au titre de 2017, tirés par le manganèse, et a annoncé son intention d'augmenter sa production dans ce domaine et de se développer dans le lithium, le cobalt et les sels de nickel, utilisés dans les batteries pour véhicules électriques.

Le groupe minier et métallurgique, dont l'Etat détient environ 26% du capital, a également annoncé la reprise du versement d'un dividende, avec un montant de 2,30 euros par action proposé au titre de 2017.

"Notre groupe revient de loin, il y a encore d'importantes marges de progrès et nous devons donc aller plus loin pour pouvoir retrouver le chemin d'une croissance rentable sur le long terme", a déclaré lors d'une conférence téléphonique la PDG d'Eramet, Christel Bories, qui a succédé en mai à Patrick Buffet.

"Notre ambition n'est pas d'être les plus gros dans notre domaine - on ne peut rivaliser avec des (groupes tels que les brésiliens) Rio Tinto ou Vale - mais nous voulons bâtir un portefeuille sélectif d'activités minières et métallurgiques et être les meilleurs dans les métiers que nous avons choisis", a-t-elle ajouté.

Eramet compte notamment développer le gisement de Moanda au Gabon, l'une des deux mines de manganèse les plus compétitives au monde, avec l'objectif d'augmenter à terme la production de sa filiale gabonaise Comilog de plus de 30%.

L'année 2018 doit être consacrée aux études d'avant-projet détaillé et cet investissement potentiel, estimé à 450 millions d'euros, pourrait donner lieu à une décision finale mi-2019.

Le groupe veut aussi croître sur les marchés "des métaux pour la transition énergétique", a indiqué Christel Bories, précisant qu'Eramet cherchait à réaliser des acquisitions dans le lithium primaire, le cobalt et les sels de nickel.

Evoquant la branche Alliages, la dirigeante a aussi déclaré que le groupe n'excluait pas des partenariats, voire des achats, dans un contexte de consolidation du secteur.

DES MARCHÉS "GLOBALEMENT BIEN ORIENTÉS"

Sans fournir de prévisions chiffrées pour 2018, Eramet a souligné que ses marchés restaient "globalement bien orientés" en ce début d'année, tout en se disant "extrêmement vigilant" dans une environnement très volatil, en particulier sur la demande de métaux en Chine.

Le groupe a aussi confirmé son objectif de baisse du coût "cash" de production de sa branche Nickel à un niveau de 4,0 dollars la livre à horizon 2020.

Les cours du nickel ont atteint 4,73 dollars la livre en 2017, en légère hausse mais toujours inférieurs au coût de production "cash" de la Société Le Nickel (SLN), la filiale calédonienne d'Eramet, qui s'est établi à 4,76 dollars en moyenne l'an passé.

Eramet a enregistré au titre de 2017 un résultat net part du groupe de 203 millions d'euros (contre -179 millions en 2016), un résultat opérationnel courant de 608 millions (contre 84 millions) et un chiffre d'affaires de 3.652 millions (+22%).

Selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendaient en moyenne un résultat net part du groupe de 228 millions d'euros, un résultat opérationnel courant de 553 millions et un chiffre d'affaires de 3.608 millions.

Avant ces annonces, l'action Eramet a clôturé sur un cours de 113,30 euros, enregistrant une hausse de 14,4% depuis le début de l'année, après un bond de 75% en 2017, pour une capitalisation boursière de 3 milliards.

(Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)