Marine le Pen inspire de la "pitié" à son père

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national, éprouve de la "pitié" pour sa fille Marine, qui a rompu avec lui il y a trois ans, selon des extraits du premier tome de ses mémoires publiés mardi sur le site du Parisien.

L'ex-patriarche de l'extrême droite française n'aborde la question qu'à la fin de ce premier volume, "Fils de la nation", qui couvre la période allant de son enfance à 1972.

"Marine vient de subir une présidentielle et des législatives décevantes. (...) Elle peine à faire sa rentrée. Le prochain congrès du FN s'annonce houleux. Elle est assez punie comme cela pour qu'on ne l'accable pas", y écrit-il.

"Un sentiment me domine quand j'y pense : j'ai pitié d'elle", poursuit Jean-Marie Le Pen.

Sa benjamine, qui lui a succédé en 2011 à la tête du FN, l'a exclu en 2015 après des propos répétés sur la Deuxième Guerre mondiale peu en phase avec la stratégie de "dédiabolisation" conçue pour sortir le parti de l'ornière.

Les deux ex-candidats à la présidentielle entretiennent depuis lors des relations orageuses, à tel point que Jean-Marie Le Pen menace de perturber le bon déroulement du congrès de la "refondation" frontiste, organisé le mois prochain à Lille.

"En s'appliquant à me rendre ringard, elle s'est éclaboussée dans la manoeuvre par son échec, et sans doute le Front national aussi, ce qui est plus grave", juge Jean-Marie Le Pen, dont le livre doit paraître à quelques jours du rendez-vous lillois.

Dans ce même ouvrage, Jean-Marie Le Pen défend le régime de Vichy, qui était "légal et légitime" et a "avait passé avec le Reich un acte régulier et contraignant", là encore selon les passages publiés par Le Parisien.

"L'histoire a avalisé le jugement militaire du général de Gaulle mais cela ne délégitime pas pour autant l'action politique du maréchal Pétain ni la position morale des Français qui l'ont suivi", et le chef de Vichy "n'a pas manqué à l'honneur en signant l'armistice", écrit-il encore.

Les propos sulfureux dont Jean-Marie Le Pen est coutumier lui ont valu plusieurs condamnations, notamment pour avoir déclaré dans une interview publiée en 2005 que l'occupation allemande n'avait "pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés".

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)