Brexit : Londres veut discuter de la durée de la transition

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Brexit: londres veut rallonger la periode de transition[reuters.com]
(Crédits : Peter Nicholls)

par Elizabeth Piper

LONDRES/BRUXELLES (Reuters) - La Grande-Bretagne veut discuter avec l'Union européenne de la durée de la "période de transition" qui suivra la sortie officielle du pays de l'UE, Londres ajoutant que deux années suffiraient à l'élaboration d'un nouvel accord de libre-échange, ce qui est plus que les 21 mois retenus par Bruxelles.

La Première ministre britannique Theresa May espère arriver le mois prochain à un accord avec l'Union européenne sur cette période de transition, voulant par là offrir quelques éléments de certitude aux entreprises avant la sortie officielle de la Grande-Bretagne de l'UE, programmée le 29 mars 2019 à minuit.

Fin janvier, les ministres des Affaires européennes hors Grande-Bretagne ont décidé d'accorder au Royaume-Uni une période de transition de 21 mois qui suivra le Brexit.

Mais des responsables européens se disent sceptiques quant à la capacité de la Grande-Bretagne à être prête pour une rupture définitive le 31 décembre 2020, se préparant ainsi à une période de transition beaucoup plus longue, provoquant la colère des tenants d'un "Brexit dur".

Dans un document faisant office de réponse aux propositions de l'UE sur la période de transition, le gouvernement de Theresa May estime que la durée de cette dernière "devrait être simplement déterminée par le temps que cela prendra de préparer et de mettre en oeuvre les nouvelles procédures et les nouveaux systèmes qui seront à la base du futur partenariat".

"Le Royaume-Uni convient que cela revient à une période d'environ deux ans mais souhaite discuter avec l'Union européenne des évaluations qui ont conduit à la date de fin qu'elle propose."

Bruxelles a notamment choisi la date du 31 décembre 2020 comme fin de la période de transition parce qu'elle correspond au terme de l'actuelle période budgétaire de sept ans de l'UE.

RÉUNION CRUCIALE DU GOUVERNEMENT DE THERESA MAY JEUDI

Un porte-parole de Theresa May a déclaré que cette dernière ne voulait pas prolonger outre mesure cette période, ajoutant que Londres entendait interroger Bruxelles sur la pertinence de faire coïncider le terme des deux périodes.

"Il n'y a vraiment rien de nouveau", a-t-il dit à des journalistes.

En janvier, le ministre britannique du Brexit David Davis avait dit devant le parlement qu'une période d'"environ deux ans" pouvait aller de 21 à 27 mois.

Il y a une dizaine de jours, Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit, avait mis en garde le gouvernement britannique en disant qu'une période de transition post-Brexit "n'était pas acquise" en raison des divergences de Londres par rapport au cadre proposé par Bruxelles pour cette période.

Michel Barnier avait notamment évoqué la question de la liberté de circulation, déplorant que le gouvernement britannique refuse d'accorder un droit de résidence intégral aux ressortissants européens qui arriveront durant la période de transition.

Theresa May réunit ses principaux ministres jeudi dans sa résidence de campagne de Chequers pour tenter de trouver un compromis entre les tenants d'un Brexit "dur" et ceux favorables à un processus "en douceur" au sein de son gouvernement.

Dans la journée, l'European Research Group, un institut d'études conservateur, a publié une lettre signée par 62 élus du Parti conservateur qui demandent à la Première ministre de garantir une rupture franche avec l'Union européenne après le départ des Britanniques en 2019.

(Andrew MacAskill à Londres, avec la contribution de Jan Strupczewski et Gabriela Baczynska à Bruxelles, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Arthur Connan)