Les poids lourds des Républicains accablent à leur tour Wauquiez

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PARIS (Reuters) - Valérie Pécresse et Gérard Larcher, deux poids lourds des Républicains, sont entrés jeudi dans l'arène pour critiquer les propos décapants tenus par Laurent Wauquiez, ajoutant au malaise qui règne dans le principal parti d'opposition.

La présidente de la région Île-de-France et celui du Sénat ont joint leurs voix à celles de personnalités de moindre rang du parti ou qui ont déjà quitté Les Républicains pour protester contre la ligne droitière de Laurent Wauquiez, comme Xavier Bertrand, qui dirige la région des Hauts-de-France.

"J'ai été consternée par ces propos parce qu'ils divisent et ils affaiblissent la droite", a déclaré Valérie Pécresse sur RTL. "Je crois qu'on le voit très clairement aujourd'hui, il y a deux droites : il y a une droite des décibels et une droite de la crédibilité."

Laurent Wauquiez a revendiqué mardi le droit de tenir des propos décapants, après la diffusion d'extraits au vitriol d'une intervention devant des étudiants d'une école de commerce, sans quasiment rien renier sur le fond, tout en se défendant de prendre modèle sur Donald Trump.

Evoquant Valérie Pécresse, il avait notamment déclaré, à propos de l'admission d'une étudiante littéraire en école de commerce : "C'est Valérie qui avait mis ça en place? Ah le nombre de conneries qu'elle peut faire".

Il a ensuite affirmé avoir fait un "trait d'humour".

"J'aimerais bien moi aussi faire de l'humour sur les réformes que Wauquiez a fait au gouvernement mais malheureusement j'en ai bien cherché, j'en ai pas trouvé", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur son maintien au sein des Républicains, elle a assuré: "Je suis libre", en référence à son mouvement (Libres !), rejoint notamment par le démissionnaire de LR Dominique Bussereau, président du département de la Charente-Maritime et proche d'Alain Juppé.

C'est un "mouvement associé", a déclaré Valérie Pécresse, "mais en même temps nous gardons notre liberté de parole et notre liberté de pensée".

Gérard Larcher a jugé sur France Inter que les propos de Laurent Wauquiez était "excessifs, inappropriés".

"Je crois qu'on peut dire la vérité et la dire totalement mais que ça peut se faire dans le respect des uns et des autres. J'appelle donc au respect des uns et des autres et c'est vrai que j'appelle le président Laurent Wauquiez à ce respect."

"Sans le respect, on ne peut pas reconstruire le lien de confiance entre les citoyens et les citoyens et les formations politique", a-t-il ajouté.

"Je reste aux Républicains avec ma sensibilité, avec ma liberté", a-t-il dit en lançant un avertissement : "On ne peut pas continuer éternellement dans cette ambiance."

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)