Ecarts de qualité de soudures à Flamanville, pas d'impact selon EDF

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Le probleme de soudures de flamanville plus grave que prevu[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - EDF a fait état jeudi d'écarts de qualité par rapport à ses exigences sur des soudures de l'EPR de Flamanville (Manche), qui, selon l'électricien public, n'affectent pas toutefois l'aptitude au service des équipements ni le calendrier ou le coût du réacteur nucléaire.

EDF a précisé que 38 soudures sur 66, dans le circuit secondaire du réacteur servant à évacuer la vapeur vers la turbine, étaient concernées par des écarts de qualité.

"Pour nous, il n'y a pas de remise en cause du planning de démarrage", a dit une porte-parole du groupe, précisant qu'il ne serait pas nécessaire de refaire les soudures concernées et que l'impact sur le coût du projet serait lui aussi nul.

Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a déclaré pour sa part qu'une inspection avait révélé que ce problème de soudures était plus grave qu'initialement estimé.

Pierre-Franck Chevet a ajouté que l'ASN était loin de tirer déjà des conclusions dans ce dossier, son analyse en étant encore à ses débuts.

"Cela dit, je ne peux confirmer l'assertion d'EDF sur le fait qu'il n'y aurait pas d'impact sur le calendrier de Flamanville", a-t-il dit.

"Le démarrage de Flamanville dépend de mon autorisation et le calendrier de la sécurité sera primordial", a-t-il ajouté.

Le président de l'ASN, qui a estimé à plusieurs reprises que le calendrier de mise en service de l'EPR de Flamanville était serré, était auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires.

Le chargement du combustible de l'EPR de Flamanville est prévu fin décembre 2018. Sa montée en puissance doit avoir lieu tout au long de l'année prochaine, avec un fonctionnement à plein régime prévu pour le quatrième trimestre 2019.

EDF a expliqué que la détection des écarts de qualité détectés s'inscrivait dans une démarche de "haute qualité" mise en place par le groupe lors de la conception du projet pour que la résistance des tuyauteries aille au-delà des exigences de la réglementation en vigueur sur les équipements sous pression nucléaires (ESPN).

Le groupe a ainsi détecté des écarts par rapport à ses propres exigences, en 2015 puis début 2017, sur des travaux réalisés par des sous-traitants de Framatome (ex-Areva).

EDF en a informé l'ASN début 2017 puis lui a remis des dossiers sur le sujet, dans le courant de l'été et en octobre, notamment pour démontrer l'aptitude au service des équipements concernés et leur conformité à la réglementation en vigueur.

Le groupe a également précisé dans une note publiée sur son site internet que les écarts de qualité avaient fait l'objet d'une déclaration d'"événement significatif" à l'ASN fin novembre.

"EDF a engagé des analyses afin de démontrer que les caractéristiques mécaniques de ce circuit sont conformes à l'attendu, dans des délais compatibles avec le planning du projet", a-t-il aussi indiqué.

Annoncé à trois milliards d'euros lors de la présentation du projet en 2004, l'EPR de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012.

Mais des difficultés à répétition sur le chantier et dans la fourniture de certains équipements ont contraint à de multiples reprises EDF à reporter cette date et à revoir à la hausse le coût du projet, estimé à 10,5 milliards d'euros depuis septembre 2015.

En Bourse, l'action EDF a clôturé jeudi en repli de 1,62%, dans un marché qui a terminé étale (+0,01% pour l'indice SBF 120).

(Benjamin Mallet, Geert De Clercq, Bate Felix et Dominique Rodriguez)