Syrie et Iran poursuivent l'offensive sur la Ghouta orientale

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Syrie: l'offensive dans la banlieue de damas continuera, dit l'iran[reuters.com]
(Crédits : Bassam Khabieh)

BEYROUTH/DUBAI (Reuters) - L'offensive en cours contre la région de la Ghouta orientale, zone tenue par les rebelles syriens à l'est de Damas, va se poursuivre en dépit de la résolution de l'Onu demandant une trêve humanitaire, a fait savoir dimanche l'Iran qui soutient le régime Assad.

Les insurgés syriens ont indiqué que des affrontements avaient eu lieu avec les troupes soutenant le pouvoir syrien dimanche matin alors que les raids aériens se poursuivaient sur l'enclave rebelle.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a annoncé que ces bombardements avaient fait sept morts et 31 blessés dans ce faubourg de la capitale syrienne alors que le pilonnage est apparu moins intense qu'au cours des jours précédents.

Pour justifier cette poursuite de la violence, le général iranien Mohammad Baqeri a expliqué que la résolution adoptée à l'unanimité samedi par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'Onu ne concernait pas les zones proches de Damas "tenues par les terroristes".

"Nous respecterons la résolution sur le cessez-le-feu et la Syrie aussi. Des parties des environs de Damas, qui sont tenues par les terroristes, ne sont pas couvertes par le cessez-le-feu, et le nettoyage continuera là-bas", a déclaré le chef d'état-major de l'armée iranienne, selon l'agence de presse semi-officielle Tasnim.

"Comme le dit le texte (de la résolution onusienne), des parties de la banlieue de Damas, qui sont spécifiquement contrôlées par les terroristes du front al Nosra et d'autres groupes terroristes, ne sont pas assujetties au cessez-le-feu", a encore dit le général Baqeri, selon l'agence de presse publique iranienne Irna.

Le texte adopté samedi après d'intenses tractations pour convaincre la Russie, soutien de Bachar al Assad, demande une trêve humanitaire de 30 jours applicable "sans délai" afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire à la population et l'évacuation des blessés.

La trêve prévue ne s'applique pas aux djihadistes de l'Etat islamique, d'al Qaïda et du Front al Nosra.

VIOLENTS COMBATS

La Russie a déclaré qu'elle comptait sur les soutiens étrangers des forces antigouvernementales syriennes pour faire respecter le cessez-le-feu.

"Nous comptons sur les appuis étrangers des groupes d'activistes antigouvernementaux pour s'assurer un arrêt des opérations de combat dans l'intérêt d'un passage prochain et sûr des convois humanitaires", a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères sur son site internet.

Vladimir Poutine s'est entretenu de cette question et de l'importance de mener des efforts communs lors d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, a annoncé le Kremlin.

Merkel et Macron ont exhorté Poutine à faire pression sur le régime syrien pour faire cesser les frappes aériennes, a dit un porte-parole de la chancelière.

Selon l'estimation de l'Onu, près de 400.000 personnes vivent à la Ghouta orientale et sont assiégées par les forces syriennes et leurs alliés depuis 2013.

Les deux principales factions rebelles présentes dans la zone ont fait état de violents combats sur plusieurs fronts dimanche.

Hamza Birkdar, porte-parole du groupe Djaïch al Islam, a déclaré que les rebelles avait repoussé une offensive de l'armée syrienne et des milices iraniennes.

"Aux premières heures de l'aube, il y a eu de violents combats engagés par les forces d'Assad", a dit Wael Olwan, porte-parole de l'autre faction, Faïlak al Rahman. "Ils ont tenté de franchir la ligne de front à l'est. Les bombardements se poursuivent en ce moment".

Le pape François a estimé dimanche que la Syrie vivait un "martyre" et a appelé à la fin immédiate des violences et a demandé que l'aide humanitaire soit autorisée à passer.

"Tout cela est inhumain", a déclaré le pape devant plusieurs dizaines de milliers de personnes rassemblées place Saint-Pierre pour sa bénédiction hebdomadaire.

(Ellen Francis à Beyrouth et Firouz Sedarat à Dubai; Danielle Rouquié pour le service français)