Le rapporteur du budget pour une redistribution de "cagnotte"

reuters.com  |   |  369  mots
Le rapporteur du budget pour une redistribution de cagnotte[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le rapporteur général du budget à l'Assemblée, Joël Giraud, souhaite qu'une partie de la "bonne fortune" des finances publiques soit redistribuée, plutôt qu'affectée au désendettement comme l'a laissé entendre le gouvernement.

Dans une interview au journal Les Echos, le député membre du Parti radical de gauche (PRG) et de la majorité présidentielle estime jeudi qu'il existe bien une cagnotte: "La réponse est oui, même si je préfère parler de 'bonne fortune'", dit-il.

Le mois dernier, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a martelé l'absence de toute "cagnotte" budgétaire, à l'heure où le gouvernement est confronté à une offensive sur les conséquences de sa politique sur le pouvoir d'achat des Français.

"Je crois que nous pouvons redistribuer une partie de cette 'bonne fortune', quoique limitée, car il faut rester crédible sur la scène européenne. Disons que nous pourrions consacrer 80% au désendettement et 20% à des mesures d'urgence", juge Joël Giraud, évoquant les Ehpad et les territoires fragilisés par la désindustrialisation.

"Les Français ne croient plus aux promesses de gain de pouvoir d'achat", estime-t-il, appelant de ses voeux un bilan de l'impact des mesures votées (fin de la taxe d'habitation, hausse de la CSG, baisse des cotisations salariales) afin d'identifier ceux qui "perdent avec nos réformes, alors que ce n'était pas prévu."

"Ensuite, il sera bien temps de voir si un effort sur les minima sociaux est nécessaire", ajoute-t-il.

Le déficit du budget de l'Etat pour 2017 est ressorti à 67,8 milliards d'euros, un montant plus faible que prévu (69,3 milliards) par la précédente majorité et nettement en deçà des 74,1 milliards attendus par le gouvernement dans le collectif budgétaire de fin d'année, sous l'effet d'une activité dynamique qui a dopé les recettes fiscales en fin d'année.

Bruno Le Maire a rappelé le mois dernier la règle établie par le Premier ministre Edouard Philippe : les recettes fiscales supplémentaires générées par la croissance plus forte que prévu seront "principalement consacrées au désendettement".

(Julie Carriat, édité par Henri-Pierre André)