Barnier exhorte le Royaume-Uni à transiger s'il veut un accord

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(Crédits : Scanpix Denmark)

STRASBOURG (Reuters) - Le négociateur en chef de la Commission européenne pour le Brexit, Michel Barnier, a invité mardi les Britanniques à négocier s'ils veulent conserver accès au marché unique dans l'avenir, plutôt que répéter leurs "lignes rouges".

L'ancien ministre français des Affaires étrangères réagissait devant le Parlement européen au rejet par la Première ministre britannique Theresa May de l'ébauche juridique d'un accord de retrait qui doit être discutée par les Etats membres lors de leur prochain sommet des 22 et 23 mars prochains.

"Tous les modèles de coopération avec les Etats tiers sont sur la table. Ils sont disponibles. Nous sommes ouverts aux affaires, c'est le Royaume-Uni qui ferme les portes en confirmant des lignes rouges", a-t-il déploré.

Il a pris acte de la volonté britannique de sortir du marché intérieur, de quitter l'union douanière, de retrouver une autonomie réglementaire et de ne plus être lié par la Cour européenne de justice une fois son départ acté.

"Mais alors, il faut se rendre à l'évidence. On ne peut pas à la fois vouloir le statut d'un pays tiers et des avantages appartenant à l'Union et uniquement à l'Union. On ne pourra pas utiliser le marché intérieur à la carte", a-t-il affirmé.

Michel Barnier a souligné que les normes et règlements européens, dont le Royaume Uni veut s'affranchir, constituent des "choix de société" qui déterminent la nature des relations avec les pays tiers.

Il est revenu sur le règlement suggéré par la Commission sur la question de la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande qui deviendrait la seule frontière terrestre du Royaume-Uni avec l'UE.

Le projet d'accord prévoit, pour préserver les accords de paix entre les communautés irlandaises, le maintien de la liberté de circulation entre les deux Etats mais un rétablissement des contrôles douaniers en mer d'Irlande, une solution immédiatement rejetée par Theresa May.

"Cette solution, nous sommes prêts à la remplacer par une meilleure", a rappelé Michel Barnier, mais le délai est "court".

La Commission européenne souhaite parvenir à un accord dès l'automne prochain afin d'éloigner le risque d'un Brexit "dur", c'est-à-dire sans aucun accord, à la fin mars 2019.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)