SNCF : Borne défend sa méthode face aux mises en garde des syndicats

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(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Elisabeth Borne défend la méthode d'un bouclage avant l'été de la transformation de la SNCF par le biais d'ordonnances et de consultations, à la veille de la présentation en conseil des ministres du projet de loi d'habilitation qui permettra au gouvernement d'utiliser ces dernières.

Dans un entretien aux Echos mis en ligne mardi, la ministre des Transports Elisabeth Borne justifie le rythme accéléré voulu par le gouvernement: "L'objectif est d'agir vite compte tenu de la situation, tout en consacrant deux mois à une concertation approfondie", dit-elle.

La loi d'habilitation "renverra potentiellement à des ordonnances, et des amendements permettront d'intégrer au fur et à mesure dans la loi des dispositions issues de la concertation", ajoute-t-elle.

Cet attachement à un calendrier serré par ordonnances est dénoncé par les syndicats, qui brandissent la menace d'un conflit social. A la sortie d'une réunion à Matignon, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a ainsi mis en garde contre une mobilisation "exceptionnelle" le 22 mars.

"Je ne vois pas comment vous allez échapper à une mobilisation, celle du 22 (...) sera exceptionnelle et s'il y a un conflit, ce sera de la responsabilité totale du gouvernement par son refus de revoir ses conditions, et surtout de revoir l'échéancier qu'il s'est fixé et sur lequel il ne veut pas bouger", a-t-il déclaré à la presse.

Les quatre syndicats de la SNCF - la CGT-Cheminots, l'UNSA-ferroviaire, SUD-Rail ainsi que Force ouvrière - ont appelé à manifester contre la refonte du secteur ferroviaire le 22 mars mais doivent encore décider jeudi d'un mouvement de grève, unitaire ou non, et de son ampleur.

Sans changer le calendrier, ni infléchir le projet du gouvernement d'arrêter les recrutements sous le statut de cheminot, la ministre des Transports assure que la mise en concurrence de la SNCF d'ici à 2023 suivra un "bon équilibre".

Elle annonce toutefois que, conformément au cadre européen, la future loi comprendra des possibilités de dérogations locales à la mise en concurrence de la SNCF.

"Les régions qui le souhaiteront pourront s'en servir dans des cas très précis et encadrés, dans l'esprit des textes européens. Nous utiliserons d'ailleurs cette possibilité en Ile-de-France où le calendrier de mise en concurrence sera décalé et fera l'objet d'une concertation particulière", explique-t-elle.

(Julie Carriat, édité par Pierre Sérisier)