L'UE va augmenter l'aide à la Turquie, durcir sa politique migratoire

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L'ue va augmenter l'aide a la turquie, durcir sa politique migratoire[reuters.com]
(Crédits : Eric Vidal)

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne entend débloquer trois milliards d'euros supplémentaires pour aider la Turquie à prendre en charge les réfugiés syriens, tout en durcissant sa politique de visas à l'égard des pays qui rechignent à rapatrier leurs ressortissants déboutés du droit d'asile.

Ces nouvelles mesures destinées à réduire l'immigration en provenance du Proche-Orient et d'Afrique ont été présentées mercredi par Dimitris Avramopoulos, le Commissaire européen chargé de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté.

Quelque 1,8 million de réfugiés et migrants sont arrivés depuis 2014 en Europe en traversant la Méditerranée, selon les chiffres de l'Onu, ce qui a provoqué de vives tensions au sein et entre pays européens.

L'UE s'est depuis efforcée de renforcer les contrôles à ses frontières extérieures et de durcir sa politique d'asile, tout en finançant des pays tiers pour les inciter à bloquer les flux de migrants vers l'Europe.

L'accord conclu en 2016 avec la Turquie, bien que critiqué par les organisations des droits de l'homme, a ainsi permis de refermer presque totalement la "route des Balkans" empruntée pendant l'été 2015 par environ un million de personnes.

Dimitris Avramopoulos a indiqué mercredi que l'UE devrait verser à la Turquie trois milliards d'euros supplémentaires, un montant qui doit encore faire l'objet d'un accord entre Etats membres et Commission européenne.

"Notre coopération avec la Turquie est essentielle pour répondre aux défis communs", a expliqué pendant une conférence de presse le Commissaire européen, en référence aux tensions récurrentes entre l'UE et Ankara sur fond de dérive autoritaire du président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Le rapprochement entre l'UE et la Turquie est un engagement à long terme (...) C'est une question de volonté politique commune et évidente. Il faut éviter les escalades inutiles", a-t-il ajouté.

L'UE, qui peine à renvoyer chez eux les migrants déboutés du droit d'asile ou qui restent sur le sol européen à l'expiration de leur visa, s'est par ailleurs entendue en juin dernier sur une restriction de la délivrance des visas aux pays qui se montrent réticents à réadmettre leurs ressortissants.

Mercredi, Dimitris Avramopoulos a proposé la mise en place d'un mécanisme d'évaluation du degré de coopération des pays concernés qui pourrait déboucher, si celle-ci n'est pas jugée satisfaisante, sur des restrictions supplémentaires en matière de visa.

(Gabriela Baczynska; Tangi Salaün pour le service français)