L'ex-président sud-africain Jacob Zuma poursuivi pour corruption

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Jacob zuma poursuivi pour corruption[reuters.com]
(Crédits : Mike Hutchings)

PRETORIA (Reuters) - L'ancien président sud-africain Jacob Zuma va être poursuivi pour corruption dans l'affaire d'un contrat d'armement de 2,5 milliards de dollars (2 milliards d'euros) datant de 1999, a annoncé vendredi le procureur général.

Jacob Zuma, 75 ans, poussé à la démission le mois dernier par son parti, le Congrès national africain (ANC), est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin pour acheter de l'équipement militaire à des entreprises européennes, dont la française Thalès.

"Il y a des motifs raisonnables de penser que les poursuites judiciaires contre Zuma aboutiront", a déclaré le procureur général Shaun Abrahams pendant une conférence de presse à Pretoria.

"J'estime qu'un tribunal sera l'espace le plus approprié pour que ces questions soient examinées et tranchées", a-t-il ajouté, rappelant que Zuma a tenté sans succès de convaincre les Sud-Africains de son innocence depuis plus d'une décennie.

Zuma était à l'époque de la signature du contrat vice-président de l'Afrique du Sud. Son conseiller financier de l'époque, Schabir Shaikh, a été condamné pour corruption dans cette affaire.

Le porte-parole de l'Autorité nationale chargée des poursuites (NPA), Luvuyo Mfaku, a précisé que Zuma devrait répondre de 16 chefs d'inculpation, dont ceux de fraude et de corruption, portant sur 783 cas de malversation présumés.

La NPA avait intenté des poursuites judiciaires contre Zuma lorsque l'affaire avait éclaté mais les avait abandonnées peu avant qu'il ne soit élu à la présidence de l'Afrique du Sud, en 2009. Il a mené depuis une bataille de tranchées judiciaire pour empêcher les poursuites d'aboutir.

Zuma est aussi dans le collimateur de la justice pour ses liens avec la famille Gupta, des milliardaires d'origine indienne soupçonnés d'avoir utilisé leur relation privilégiée avec l'ancien président pour influencer la nomination de ministres et décrocher de gros contrats publics.

(Alexander Winning et James Macharia; Tangi Salaün pour le service français, édité par Arthur Connan)