SNCF : La CGT prévoit une mobilisation encore supérieure lundi

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Sncf: la cgt prevoit une mobilisation encore superieure lundi[reuters.com]
(Crédits : Jean-Paul Pelissier)

PARIS (Reuters) - La CGT-Cheminots a dit vendredi s'attendre à une mobilisation supérieure lundi à celle de cette semaine contre la réforme de la SNCF et a prévenu que le mouvement de grève pourrait aller au-delà de la fin juin.

Après une rencontre au ministère des Transports, dont plusieurs responsables syndicaux sont sortis visiblement ulcérés, son responsable, Laurent Brun, a annoncé que la phase de concertation avec le gouvernement, qui devait s'achever fin avril, durerait jusqu'à la mi-mai, le "statu quo" perdurant.

Une première session de discussions jeudi, qualifiée de "mascarade" par la CGT, s'était aussi soldée par un échec.

Laurent Brun et Erik Meyer (Sud-Rail) ont dénoncé la volonté, confirmée vendredi par le gouvernement, de mettre fin aux recrutements sous statut de cheminot, et l'annonce par la direction de la SNCF de son projet de modifier des règles s'appliquant à ceux qui sont déjà dans l'entreprise.

"Aujourd'hui, l'élément central, c'est l'annonce par la direction de l'entreprise de la remise en cause du statut pour les cheminots qui resteraient dans l'entreprise", a dit Erik Meyer à la presse.

"On nous enfume, l'objectif est bien de démanteler l'entreprise et les cheminots", a-t-il ajouté.

Après des grèves très suivies mardi et mercredi, le mouvement reprendra dimanche et lundi. Erik Meyer a confirmé que Sud-Rail appellerait lundi à "durcir le mouvement".

"Nous allons tenir un marathon si le gouvernement nous l'impose", a dit Laurent Brun. "Ce calendrier pourrait bien aller au-delà du mois de juin."

Le responsable CGT a dénoncé "du dumping social à tous les étages".

"L'entreprise SNCF veut revenir en arrière sur le contenu du statut", a-t-il expliqué, évoquant la remise en cause de la reconnaissance des diplômes et de la tenue d'examens dans le cadre des promotions.

"On voit se dessiner le modèle social qu'on nous promet : d'un côté on supprime votre statut, de l'autre, pour ceux qui le conservent temporairement, on va le vider sur ses éléments les plus importants."

Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé jeudi que l'arrêt des recrutements au statut n'était "pas négociable", tout comme l'ouverture à la concurrence et la refonte de l'organisation de la SNCF.

La direction de la SNCF doit quant à elle présenter un plan stratégique à l'été qui devra aligner les coûts de l'entreprise sur ceux, nettement inférieurs, des entreprises européennes comparables.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)