Le Sénat crée un groupe de travail sur les fiches "S"

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PARIS (Reuters) - La commission des lois du Sénat a décidé mercredi de créer un groupe de travail sur l'amélioration de l'efficacité des fiches "S", dans le sillage de l'attentat de la rue Monsigny à Paris commis par un Français d'origine tchétchène fiché depuis 2016.

L'attaque au couteau dans laquelle un passant a été tué a relancé le débat sur l'efficacité de cet outil du fichier des personnes recherchées (FPR), qui fournit notamment des consignes de surveillance aux forces de l'ordre. Le gouvernement dénombre environ 26.000 fiches "S" en France.

"Les attentats meurtriers de Trèbes et du quartier de l'Opéra à Paris ont de nouveau soulevé de nombreuses interrogations sur le régime des fiches S et sur leur efficacité en termes de suivi des personnes radicalisées et de prévention du terrorisme", souligne le président Les Républicains de la commission, Philippe Bas, dans un communiqué. Le sénateur du Cher François Pillet, rattaché à LR, a été désigné rapporteur.

Les sénateurs entendent notamment examiner les critères d'inscription au fichier des personnes recherchées, les moyens des services de renseignements, l'organisation de leurs fichiers et le lien entre fiche "S" et décision administrative ou judiciaire.

"Toutes les fiches S ne sont pas radicalisation, ce qui est radicalisation c'est FSPRT (fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste), et vous en avez 20.000 dont environ 16.000 qui sont prises en compte, c'est-à-dire qui sont suivies réellement", a précisé mercredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur RTL.

Il assure en outre que les mesures de surveillance sont renforcées : "Sur cette année le budget de la DGSI a augmenté de 17 %, en plus maintenant on élabore un certain nombre de méthodes nouvelles pour pouvoir mieux suivre un certain nombre de personnes", a-t-il déclaré.

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)