Brexit : Le Labour veut forcer Theresa May à abattre ses cartes

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(Crédits : Phil Noble)

LONDRES (Reuters) - Le Parti travailliste britannique veut forcer le gouvernement de Theresa May à révéler les détails de ses deux propositions sur le futur arrangement douanier avec l'Union européenne après le Brexit, un dossier sur lequel les conservateurs se déchirent.

Les travaillistes ont recours mercredi pour ce faire à une procédure parlementaire rarement utilisée, une "humble adresse" présentée à la reine Elizabeth pour qu'elle ordonne la remise à la Chambre des communes de tous les documents et toutes les analyses relatives aux négociations rédigés depuis janvier.

Si le Parlement approuve la demande du Labour, Theresa May, qui mène les négociations dans le plus grand secret, se retrouvera dans une position encore plus inconfortable.

Le gouvernement, pour tenter de prévenir l'offensive des travaillistes, a promis mardi soir de publier bientôt un document sur sa vision des relations avec l'UE après le Brexit, fixé au 29 mars 2019.

Theresa May a décidé que le Royaume-Uni quitterait l'union douanière de l'UE et a proposé deux options pour la suite:

1. un "partenariat douanier" avec l'UE, dans lequel les Britanniques continueraient de prélever les droits sur les produits destinés à des membres de l'UE;

2. un arrangement douanier simplifié à l'extrême ("highly streamlined customs arrangement"), qui minimiserait les contrôles douaniers en intégrant des solutions technologiques et numériques comme des déclarations en ligne préalables qui éviteraient aux camions de devoir s'arrêter et rendraient les passages aux frontières plus fluides, notamment entre l'Irlande du Nord et l'Eire.

Ces deux options ont pour l'heure été rejetées par l'UE.

Lundi, Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne, a déclaré qu'"aucun progrès marquant" n'avait été réalisé dans les discussions avec Londres depuis le mois de mars.

La nature des futures relations douanières entre Londres et l'UE divise le camp tory. Les plus fervents partisans de la sortie de l'UE ne veulent pas entendre parler d'arrangements particuliers et réclament une rupture nette avec l'ensemble communautaire.

A propos de la délicate question de la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, Karen Bradley, ministre britannique chargée de l'Irlande du Nord, a exclu mercredi l'installation de nouvelles caméras pour surveiller ce qui sera dans moins d'un an la seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et l'UE.

"Pas question de nouvelles infrastructures à la frontière, pas question de nouveaux contrôles", a-t-elle dit. "Nous avons déjà dit qu'il n'y aurait pas de système ANPR (reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation) et aucune nouvelle infrastructure physique."

(Elizabeth Piper avec Andrew MacAskill; Guy Kerivel pour le service français)