Les Yéménites fuient la province d'Hodeïdah en masse

reuters.com  |   |  404  mots

DUBAI (Reuters) - Des dizaines de milliers de Yéménites fuient Hodeïdah alors que les combats s'intensifient sur les lignes de front près de cette province aux mains des rebelles houthis, annonce jeudi Amnesty International.

Les forces soutenues par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite avancent vers Hodeïdah, principal port du pays. La coalition a été créée pour rétablir au pouvoir du président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi.

Les Nations unies estiment que 100.000 personnes ont été déplacées le long de la côte ouest du Yémen ces derniers mois. La plupart d'entre elles sont originaires d'Hodeïdah, la deuxième province la plus peuplée du pays, indique Amnesty International.

"L'impact humain de cette nouvelle offensive militaire sur les zones côtières occidentales du Yémen ressort clairement des histoires affligeantes racontées par les civils déplacés par le conflit", a déclaré Raouiya Rageh, conseillère principale d'intervention dans les situations de crise chez Amnesty International.

"C'est un aperçu de ce qui pourrait potentiellement se produire à plus grande échelle si les combats débordent sur la ville portuaire d'Hodeïdah, densément peuplée".

La majeure partie des importations commerciales du Yémen et de l'aide ont le pays a cruellement besoin passe par Hodeïdah. Les Houthis sont accusés d'utiliser le port pour faire passer en contrebande des armes fabriquées en Iran, accusations rejetées par le groupe chiite et par Téhéran.

Des habitants de Zabid, al Djarahi, Hays et al Khoukhah, à environ 100-150 km au sud de la ville d'Hodeïdah, ont raconté au groupe de défense des droits humains qu'ils s'étaient réfugiés dans la ville portuaire d'Aden, où le gouvernement yéménite s'est replié. La capitale, Sanaa, est contrôlée par les Houthis.

La majorité des personnes déplacées expliquent qu'elles n'ont pu financer le voyage qu'en vendant leurs biens, indique Amnesty.

Une femme a fait une fausse couche en arrivant à Aden après ce qu'elle a décrit comme un voyage terrifiant et épuisant, a ajouté l'ONG britannique. Elle précise que pour faire le trajet, trois jours sont désormais nécessaires au lieu des six heures habituelles, en raison des points de contrôle, mines terrestres et autres dangers.

(Aziz El Yaakoubi; Danielle Rouquié pour le service français)