Les expulsions ont repris à Notre-Dame-des-Landes

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(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - La gendarmerie française a entamé jeudi matin une nouvelle série d'expulsions d'occupants illégaux du site du projet abandonné d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Cette nouvelle vague d'expulsions dans la ZAD ("zone à défendre") a débuté à 06h00 et concerne les occupants n'ayant pas déposé de projet agricole pour justifier leur maintien sur les lieux, précise le ministère. "Une dizaine de squats" sont concernés.

Quatre-vingt à cent personnes se sont opposées aux forces de l'ordre en matinée avant de se disperser. Les gendarmes avaient maîtrisé le terrain vers 09h00.

"Les affrontements ont été relativement mineurs", a déclaré à la presse le directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey. "Ça s'est globalement passé dans le calme".

Les autorités se sont ensuite concentrées sur la réparation de la route et la démolition des baraquements.

Les habitants de la ZAD avaient dit s'attendre à cette seconde vague d'expulsions après une première phase qui avait pris fin le 26 avril. Le Premier ministre Edouard Philippe avait dit à l'époque que les occupants illégaux devraient être partis pour le 14 mai.

"Conformément aux engagements du gouvernement, le processus de retour à l'État de droit se poursuit à Notre-Dame-des-Landes", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur son compte Twitter. "Elles visent les occupants illégaux ayant refusé de régulariser leur situation en déposant un projet agricole."

Le ministre de l'Agriculture a annoncé lundi à Nantes que quinze premiers "projets agricoles" de zadistes étaient en passe d'être régularisés, tandis que quatorze autres devaient être "approfondis" en vue d'une prochaine réunion prévue en octobre.

"Ceux qui n'ont pas de projet agricole - et par là même ceux qui n'ont rien à faire sur le site - doivent le quitter", avait dit Stéphane Travert à cette occasion.

Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes ont déposé 39 demandes de régularisation auprès des services de l'Etat, couvrant ainsi la quasi-totalité des lieux de vie de la ZAD.

Tous les projets ne sont toutefois pas purement "agricoles", comme le demande le gouvernement, certains étant plutôt à caractère "artisanal", "social" ou "culturel".

Une manifestation est prévue samedi par les zadistes dans le centre-ville de Nantes, avec un appel à la "reconstruction" des lieux de vie détruits dès dimanche matin.

(Guillaume Frouin, Danielle Rouquié et Pierre-Henry Allain, édité par Yves Clarisse et Caroline Pailliez)