Berlin ne peut pas protéger complètement ses entreprises en Iran, dit Altmaier

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(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - L'Allemagne aidera dans la mesure du possible ses entreprises présentes en Iran mais elle ne pourra pas les protéger complètement face au rétablissement de sanctions américaines contre ce pays, a dit le ministre allemand de l'Economie.

La décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien et de rétablir des sanctions contre Téhéran fait planer une menace sur les entreprises européennes ayant des activités en Iran.

Prié de dire comment son gouvernement pourrait aider les entreprises allemandes craignant d'être prises pour cibles par les Etats-Unis, Peter Altmaier a déclaré au journal Passauer Neue Presse que Berlin les aiderait à évaluer leur situation tout en demandant aux Etats-Unis des exemptions et des délais d'application de leurs mesures.

"Nous aiderons là où nous le pourrons mais il n'existe aucun moyen d'éviter complètement les conséquences de ce retrait unilatéral", a dit le ministre allemand de l'Economie.

Son homologue des Affaires étrangères, Heiko Maas, doit rencontrer ce mardi à Washington le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo. Ce dernier a menacé lundi l'Iran des sanctions "les plus dures de l'Histoire" si Téhéran ne répond pas à une série d'exigences américaines.

Au sujet du relèvement des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dont l'Union européenne est pour l'instant exemptée jusqu'au 1er juin, Peter Altmaier a dit que l'UE était favorable au libre-échange et à l'abaissement des barrières douanières, pas à leur hausse.

"Lorsque les droits de douane sont augmentés, ce sont les citoyens qui payent l'addition et si les produits deviennent plus chers, des emplois sont menacés", a-t-il déclaré.

Pour le ministre allemand de l'Economie, une guerre commerciale ne ferait aucun vainqueur. "Quand on combat le feu avec le feu, tout ce que l'on laisse, c'est de la terre brûlée. Et ce seraient les consommateurs qui souffriraient. Ce serait fatal et c'est pourquoi je me bats de toutes mes forces pour le libre-échange et pour nos emplois", a-t-il dit.

Interrogé au sujet des propos du président français Emmanuel Macron, qui a invité le 10 mai l'Allemagne à renoncer à "un fétichisme perpétuel pour les excédents budgétaires et commerciaux" afin de jouer un rôle moteur dans la réforme de l'Europe, Peter Altmaier a assuré que l'Allemagne était prête à investir sur le continent, à promouvoir des réformes et à renforcer l'Europe.

L'Allemagne a constaté que le respect de l'équilibre budgétaire débouchait sur une plus grande prospérité et de plus grandes marges de manoeuvre financières offrant davantage de possibilités d'investissements, a-t-il dit.

(Michelle Martin et Andrea Shalal; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)