Le Pen dévoile son plan banlieues "de la dernière chance"

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Le pen devoile son plan banlieues de la derniere chance[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Au lendemain du discours d'Emmanuel Macron sur l'avenir des quartiers populaires, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a présenté mercredi son "plan pour les banlieues" où elle entend ramener sécurité, autorité et valeurs républicaines.

Dans son exposé en 39 points présenté à l'Assemblée nationale, la députée nordiste propose de créer 30.000 places dans des internats d'excellence, de mettre sous tutelle de l'Etat les mairies adoptant des mesures "favorisant le communautarisme", d'expulser "les familles délinquantes" des logements sociaux et de mieux lutter contre les "marchands de sommeil".

Ce plan "de la dernière chance" est "le seul plan qui vaille", pense Marine Le Pen, dont le train de mesures met l'accent sur la sécurité, la laïcité et le logement.

Faute de l'appliquer, "les banlieues deviendront des zones de sécession sous l'autorité incontestée des criminels ou des barbus", a-t-elle prédit devant la presse.

"La banlieue, c'est un signe du déclin français. Et parce que c'est un signe, ça doit être aussi un signal. Et pourtant M. Macron passe son chemin, comme si de rien n'était", a-t-elle déclaré, dénonçant le "gouffre financier" des plans de ces 30 dernières années et le discours "tellement loin des réalités" prononcé mardi par le président.

Fustigeant tour à tour les "assassinats par des bandes", les "règlements de comptes dans nos rues transformées en champs de tir", comme récemment à Marseille, et les "femmes poussées à fuir l'espace public", la finaliste de la dernière élection présidentielle a décrit des banlieues parfois transformées en "zones de non-France".

Sur le plan sécuritaire, Marine Le Pen propose de "mettre hors d'état de nuire" les "5.000 leaders de délinquance" du pays, ce qui "créerait un démantèlement des bandes et une baisse spectaculaire de la délinquance."

A l'école, elle propose de supprimer les enseignements de langue et de culture d'origine et de mieux contrôler les écoles privées hors contrat, objets d'une récente loi.

Sa "politique de responsabilisation des parents" propose de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire et l'expulsion des "mineurs étrangers de moins de 13 ans coupables de crimes ou de graves délits".

Le Front national n'a pas chiffré le coût des actions "réalistes et réalisables" qu'il préconise.

"Tout ce qui est efficace ne coûte pas et notamment le travail phénoménal et essentiel sur le rétablissement de la laïcité. Il oblige à dépenser de l'énergie et de la volonté", a expliqué Marine Le Pen.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)