La justice française autorise l'extradition de l'Argentin Sandoval

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(Crédits : Reuters)

PARIS (Reuters) - La justice française a autorisé jeudi l'extradition de l'Argentin Mario Sandoval, poursuivi à Buenos Aires pour des crimes contre l'humanité qu'il est accusé d'avoir commis durant la dictature militaire au pouvoir de 1976 à 1983.

La Cour de cassation a rejeté un ultime pourvoi après cinq années de rebondissements judiciaires et un précédent passage en cassation, en 2015, dus notamment à des approches divergentes sur la question de la prescription.

Plus de 600 cas de violation des droits de l'homme ont été retenus contre Mario Sandoval par la justice argentine.

L'avis favorable émis par la France porte toutefois sur un seul dossier, celui de la disparition, en 1976, d'Hernan Abriata, alors étudiant en architecture et militant politique.

Désormais, le sort de Mario Sandoval est suspendu à la signature d'un décret d'extradition.

"On va tout mettre en oeuvre pour que cette signature intervienne le plus rapidement possible" afin d'éviter qu'il ne prenne la fuite, a déclaré à Reuters Me Sophie Thonon-Wesfreid, qui représente Buenos Aires.

"Il est temps que Mario Sandoval réponde de ses actes devant la justice argentine", a-t-elle ajouté.

Joint par Reuters peu après l'annonce de la décision, l'avocat de l'ex-policier présumé a dit ne pas connaître les intentions de son client, qui aura encore la possibilité de contester le futur décret d'extradition.

"C'est une déception puisqu'on espérait que la Cour de cassation soit cohérente avec le précédent arrêt (rendu en 2015-NDLR)", a-t-il estimé.

Arrivé en France après la chute de la junte militaire, Mario Alfredo Sandoval a obtenu la nationalité française en 1997.

Ancien membre de la police fédérale argentine, selon Buenos Aires, il est poursuivi dans son pays pour des crimes qu'il aurait commis à l'Ecole supérieure de mécanique de la marine (ESMA), un centre de détention clandestin dans lequel 5.000 disparus auraient été détenus durant la dictature.

Selon le juge argentin, il s'était spécialisé dans la lutte contre les "éléments subversifs".

Lui nie les faits qui lui sont reprochés et affirme qu'il y a erreur sur la personne.

Les défenseurs des droits de l'homme évaluent à près de 30.000 le nombre de "disparus" pendant la "sale guerre".

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)