Des preuves détruites dans le meurtre d'un journaliste slovaque

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Des preuves detruites dans le meurtre d'un journaliste slovaque[reuters.com]
(Crédits : David W Cerny)

BRATISLAVA (Reuters) - La police slovaque pourrait avoir détruit, par inadvertance ou par négligence, des preuves sur les lieux du meurtre du journaliste d'investigation Jan Kuciak, a annoncé vendredi l'avocat de la famille, Daniel Lipsic.

Le reporter Jan Kuciak, 27 ans, qui a été tué par balles à son domicile avec sa fiancée au mois de février, couvrait les affaires de fraude impliquant des hommes d'affaires liés au pouvoir politique. Sa dernière enquête, restée inachevée, portait sur des hommes d'affaires italiens qu'il soupçonnait de liens avec les milieux mafieux actifs en Slovaquie.

Selon Daniel Lipsic, les corps des deux victimes ont été déplacés sans être examinés par un médecin légiste, ce qui a conduit la police à prononcer une heure erronée pour dater le décès.

"Je ne comprends pas pourquoi des enquêteurs plus expérimentés de l'Agence criminelle nationale (Naka) n'ont pas été appelés immédiatement, et sont arrivés sur les lieux du crime des heures après la police du district", a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique accordé à Reuters jeudi soir.

"Des preuves n'ont pas été consignées immédiatement mais ont été découvertes sur les photos de la scène du crime (...) C'est un sérieux manquement au devoir. Nous ignorons combien de preuves ont pu être détruites", a-t-il dit.

Des photos de la scène de crime publiées dans la presse slovaque montrent comment le chef de la section anti-corruption à la Naka, Robert Krajmer, qui n'enquête pourtant pas sur les meurtres, s'est retrouvé sur place.

La police slovaque a d'abord nié que Robert Krajmer s'y trouvait avant de revenir sur ses déclarations en disant qu'il exécutait des tâches liées à l'enquête.

Le bureau du procureur spécial a déclaré que des "manquements avaient été détectés durant les premières investigations sur les lieux du crime".

(Tatiana Jancarikova, Arthur Connan pour le service français)