Réunion entre les deux Corées, peut-être un sommet Trump-Kim

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Rencontre de deux heures entre les dirigeants des deux corees[reuters.com]
(Crédits : Handout)

par Soyoung Kim et Roberta Rampton

SEOUL/WASHINGTON (Reuters) - Le président sud-coréen Moon Jae-in a rencontré samedi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pour discuter d'un futur sommet entre ce dernier et le président américain Donald Trump, a annoncé la Corée du Sud.

Cette réunion surprise, qui s'est tenue au village Panmunjom à la frontière entre les deux pays, va dans le sens de ceux qui pensent que finalement, le sommet prévu entre Donald Trump et Kim Jong-un, annulé jeudi par les Etats-Unis, aura finalement bien lieu comme prévu, le 12 juin à Singapour.

Il y a un mois, le 27 avril, les deux dirigeants avaient tenu au même endroit le premier sommet inter-coréen depuis plus de dix ans. Dans leur déclaration dite de Panmunjom, ils avaient déclaré qu'ils voulaient travailler à une péninsule coréenne dénucléarisée et à la fin officielle de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1950 et 1953.

La réunion de ce samedi a duré deux heures, a indiqué la présidence sud-coréenne.

"Les deux dirigeants ont échangé avec franchise leurs points de vue sur la manière de faire du sommet entre la Corée du Nord et les Etats-Unis un succès et sur la mise en oeuvre de la Déclaration de Panmunjom", a déclaré le porte-parole du président sud-coréen.

Il n'a pas précisé les circonstances de l'organisation de cette réunion secrète ni qui l'avait demandée.

Le président Moon Jae-in, qui a vu Donald Trump à Washington cette semaine, annoncera le résultat de sa rencontre avec Kim Jong-un dimanche matin.

Une des photos publiées samedi par la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, montre Moon Jae-in et Kim Jong-un s'embrassant après leur rencontre à Tongilgak, le bâtiment de la Corée du Nord à Panmunjom. Leur rencontre du 27 avril s'était tenue du côté sud de la frontière.

Les deux dirigeants étaient accompagnés par le chef des services de renseignements sud-coréens, Suh Hoon, et son homologue nord-coréen Kim Yong-chol, responsable des affaires inter-coréennes. Une autre photo montre le président Moon Jae-in serrant la main à la sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong.

PAS "JUSTE UN COUP POLITIQUE".

A peine plus de 24 heures après avoir écrit à Kim Jong-un pour annuler le sommet du 12 juin et lui reprocher son "hostilité", Donald Trump a fait état vendredi soir de "discussions très productives" avec la Corée du Nord sur le rétablissement de la rencontre de Singapour.

Selon le magazine Politico, une équipe de 30 fonctionnaires de la Maison blanche et du département d'Etat se prépare à partir pour Singapour ce week-end.

Reuters a rapporté cette semaine que cette équipe devait discuter du programme et de la logistique pour le sommet avec des responsables nord-coréens. Le secrétaire général-adjoint de la Maison blanche, Joseph Hagin et la conseillère adjointe à la Sécurité nationale, Mira Ricardel, devraient faire partie de la délégation, selon des responsables américains qui ont requis l'anonymat.

Donald Trump a déclaré vendredi soir dans un message sur Twitter: "Nous avons des discussions très productives sur le rétablissement du sommet qui, s'il se produit, restera probablement à Singapour à la même date, le 12 juin, et, si nécessaire, sera prolongé au-delà de cette date."

Trump avait déjà indiqué que le sommet pourrait être sauvé après une déclaration au ton conciliant de la Corée du Nord disant qu'elle restait ouverte aux discussions.

"C'était une très belle déclaration qu'ils ont faite", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison blanche. "Nous verrons ce qui se passera - ça pourrait même être le 12".

"Nous sommes en train de leur parler. Ils veulent vraiment le faire. Nous aimerions le faire", a-t-il dit.

Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a pour sa part déclaré aux journalistes que les diplomates étaient "toujours au travail". Il a ajouté que le président venait d'envoyer une note sur le sommet, qui pourrait être de nouveau d'actualité "si nos diplomates peuvent le faire".

La porte-parole du département d'Etat Katina Adams a refusé de donner des détails sur les contacts diplomatiques. Elle a déclaré: "Comme le président l'a dit dans sa lettre au président Kim, le dialogue entre les deux est le seul qui compte."

La porte-parole de la Maison blanche, Sarah Sanders, a déclaré aux journalistes que Donald Trump ne voulait pas d'une réunion qui soit "juste un coup politique" avec la Corée du Nord.

"Il veut obtenir quelque chose qui soit une solution réelle et durable et, si elle est prête à le faire, nous sommes certainement prêts à avoir ces conversations", a-t-elle déclaré.

(Avec Hyunjoo Jin et Joori Roh à Séoul et Doina Chiacu, Idrees Ali, David Brunnstrom et Matt Spetalnick à Washington; Danielle Rouquié pour le service français)