L'Iran demande à l'Opep de le soutenir face aux sanctions US

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(Crédits : Raheb Homavandi)

DUBAI (Reuters) - L'Iran demande à l'Opep de le soutenir face aux nouvelles sanctions américaines et souligne qu'il n'a toujours pas approuvé le point de vue de l'Arabie saoudite sur la nécessité d'accroître la production de pétrole.

Le président américain Donald Trump a dénoncé début mai l'accord sur le programme nucléaire iranien et promis d'appliquer "le plus haut niveau" de sanctions contre la République islamique. L'Iran est le troisième producteur au sein de l'Opep, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak.

"Je souhaiterais (...) obtenir le soutien de l'Opep conformément à l'article 2 des statuts de l'organisation qui insiste sur la sauvegarde des intérêts des pays membres individuellement et collectivement", écrit le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, dans une lettre que Reuters a pu consulter mercredi.

Bijan Zanganeh ajoute que certains ministres de l'Opep ont "implicitement ou involontairement parlé au nom de l'organisation, exprimant des points de vue qui pourraient être perçus comme la position officielle de l'Opep", ce qui augure de difficultés pour la prochaine réunion du cartel en juin.

Les ministres de l'Energie saoudien et russe ont déclaré la semaine dernière qu'ils étaient prêts à relever la production pour apaiser les inquiétudes des consommateurs sur l'adéquation entre offre et demande.

Malgré la levée partielle des sanctions en 2016, après l'accord sur le nucléaire de juillet 2015, l'Iran peine à augmenter sa production au-delà de 4 millions de barils par jour, en raison de la pénurie de nouveaux projets et de la prudence des investisseurs occidentaux.

L'Iran aurait donc moins à gagner d'une hausse de l'offre que l'Arabie saoudite, car elle aurait du mal à suivre un relèvement de la production tout en pâtissant de la baisse des cours qui s'ensuivrait.

La lettre de Zanganeh a été adressée au ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Souhaïl al Mazrouei, qui occupe cette année la présidence de l'Opep.

Téhéran a plusieurs fois fait échouer des réunions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, en 2015 par exemple lorsqu'il a refusé de limiter sa production malgré la volonté de l'Opep de plafonner l'offre pour faire monter les cours.

(Rania el Gamal; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)