MILAN/LA VALETTE (Reuters) - Le ministre italien des Transports s'est prononcé dimanche pour des sanctions à l'encontre de Malte, qu'il accuse de refuser son aide aux migrants et de laisser Rome traiter le problème.

Danilo Toninelli, qui s'exprime sur Twitter, invite par ailleurs l'Union européenne à ouvrir "ses ports à la solidarité".

Le gouvernement formé par les contestataires du Mouvement 5 étoiles et la Ligue, un parti d'extrême droite, a fait de la lutte contre l'immigration l'une des priorités de son mandat. Plus de 650.000 migrants ont débarqué en Italie depuis 2014, mais le flux s'est réduit ces derniers mois.

Jugeant qu'ils n'étaient pas en détresse, les autorités maltaises ont refusé mercredi de venir en aide aux 190 passagers d'un bateau qui se trouvait dans les eaux internationales. Alors qu'ils approchaient de Lampedusa, ils ont finalement été secourus par l'équipage du Diciotti, un navire de la garde-côte italienne, qui attend depuis une décision sur le lieu où ils pourront être débarqués, or l'Italie et Malte refusent de les accueillir.

"Ils sont maintenant à bord d'un navire militaire, soit pratiquement sur le sol italien. Je pense que l'Italie demandera de l'aide à d'autres Etats de l'UE, mais Malte a respecté le droit international", a estimé dimanche le Premier ministre maltais Joseph Muscat, dans un entretien accordé à la radio.

Les autorités maltaises sont intervenues à deux reprises cette semaine pour secourir des migrants en détresse dans leurs eaux.

(Giulia Segreti à Milan et Chris Scicluna à La Valette, Jean-Philippe Lefief pour le service français)