Le déficit public en Italie pourrait dépasser 3% du PIB en 2019

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Le deficit public en italie pourrait depasser 3% du pib en 2019[reuters.com]
(Crédits : Stefano Rellandini)

ROME (Reuters) - Le budget de l'Italie pour 2019 pourrait ne pas respecter la règle européenne d'un déficit public inférieur à 3% du produit intérieur brut (PIB), a déclaré lundi un membre du gouvernement italien en raison des investissements nécessaires après la catastrophe du viaduc autoroutier de Gênes la semaine passée.

Interrogé sur la chaîne SkyTG24, le secrétaire d'Etat Giancarlo Giorgetti, membre du parti d'extrême droite La Ligue, a dit ne pas exclure que le déficit budgétaire puisse dépasser les 3% du PIB l'an prochain. "Je n'exclus rien du tout", a-t-il dit.

L'effondrement du viaduc autoroutier Morandi, responsable de la mort de 43 personnes mardi dernier à Gênes, a mis en évidence l'urgence d'un entretien des infrastructures en Italie.

"Nous avons besoin d'un important plan d'investissements dans les ouvrages publics", a estimé Giorgetti, précisant que le gouvernement italien se lançait dans de "difficiles négociations" avec l'Union européenne pour que ces investissements ne soient pas pris en compte dans le calcul du déficit public.

Dans un entretien accordé au journal en ligne Quotidiano.Net, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini a annoncé lundi que le gouvernement allait lancer "un grand programme de travaux publics comme celui engagé par le président Trump".

Le gouvernement, formé par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (P5S) en juin, doit annoncer fin septembre de nouveaux objectifs économiques et budgétaires avant la présentation du budget d'ici le 20 octobre.

L'actuel objectif de déficit public, fixé par le précédent gouvernement de centre gauche, est de 0,8% du PIB contre un objectif de 1,6% cette année.

Le nouveau gouvernement a déjà annoncé que cet objectif serait revu à la hausse, sans fournir d'évaluation chiffrée.

Cette réévaluation s'explique par un ralentissement de l'économie, le financement de réductions fiscales, l'accroissement des prestations sociales pour les personnes défavorisées et l'abandon d'une hausse de la TVA prévue par le précédent gouvernement.

(Gavin Jones; Pierre Sérisier pour le service français)