Les arbitrages sur le budget 2019 rendus mercredi

reuters.com  |   |  585  mots
Les arbitrages sur le budget 2019 rendus mercredi[reuters.com]
(Crédits : David W Cerny)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron rendra mercredi, lors d'une réunion à l'Elysée avec le Premier ministre Edouard Philippe, ses derniers arbitrages sur le budget 2019 qui comportera des "baisses nettes" et des "hausses franches", a-t-on indiqué lundi dans l'entourage du chef de l'Etat.

Bruno Le Maire (Economie et Finances), Gérald Darmanin (Action et comptes publics), Muriel Pénicaud (Travail) et Agnès Buzyn (Santé) seront également présents lors de cette réunion qui se tiendra à l'issue du conseil des ministres et qui ne donnera lieu à aucune prise de parole à son issue, a-t-on précisé.

L'équation budgétaire que l'exécutif doit résoudre pour boucler le projet de loi de finances 2019, dont la présentation est attendue fin septembre, s'est encore complexifiée le ralentissement de la croissance.

Le gouvernement est resté jusqu'à présent très discret sur les mesures d'économies envisagées, notamment en matière de suppressions d'emplois dans la fonction publique, pour tenir son engagement auprès de l'Union européenne de continuer la baisse du déficit public.

Début août, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a assuré que l'objectif de déficit de 2,3% du PIB serait tenu malgré le ralentissement de la croissance qui, quoi qu'il arrive, "ne sera pas inférieure à 1,8%" cette année.

Selon l'Elysée, le budget 2019 s'inscrira "dans la continuité du budget précédent avec le souhait qu'il n'y ait pas de budget du coup de rabot mais qu'il reflète ce que sont les priorités de l'exécutif, à savoir l'éducation et la formation, le développement durable et une priorité sur le bloc régalien (justice, défense, sécurité)".

VARIATIONS "NETTES ET FRANCHES"

Ces priorités se traduisent "par des hausses franches", a-t-on précisé, qui seront compensées par des "budgets en baisse nette dans le cadre du respect de la trajectoire budgétaire adoptée au début du quinquennat. Le but c'est que les hausses et les baisses soient nettes et franches".

Comme en 2018, les deux ministères qui seront les plus concernés par les économies sont celui du Travail et celui de la Cohésion des territoires, a-t-on ajouté, confirmant les éléments contenus dans le document de travail remis en juillet aux parlementaires à l'occasion du débat d'orientation budgétaire.

Conscient des crispations qui pourraient entourer l'annonce de ces arbitrages, l'Elysée s'est également efforcé de déminer les potentielles critiques, en assurant que le budget "ne reflétait que partiellement la politique menée par le gouvernement dans les différents champs de l'action publique"".

"L'un des fils rouges du quinquennat est l'attention portée à la valorisation du travail, que plus de gens aient accès au travail, pour autant ça n'empêche pas de considérer par exemple qu'il faille diminuer le nombre de contrats aidés parce qu'on estime que ce n'est pas la bonne solution", a-t-on notamment souligné.

Subventionnés par l'Etat et censés aider à l'insertion dans le monde professionnel, les contrats aidés sont dans le viseur du gouvernement qui les juge trop coûteux et inefficaces et qui estime qu'ils ne peuvent en aucun cas "être l'instrument majeur de la politique de l'emploi".

L'annonce de la poursuite de la baisse du nombre de contrats aidés, qui dans le secteur non marchand concerne essentiellement le secteur hospitalier et l'éducation nationale, a suscité l'inquiétude et l'ire des élus locaux.

(Marine Pennetier, édité par Myriam Rivet)