BERLIN (Reuters) - Un nombre croissant de migrants trouvent des emplois en Allemagne, selon des données statistiques publiées mardi qui viennent conforter la position des partisans de la chancelière Angela Merkel critiquée pour sa politique libérale à l'égard des réfugiés en 2015.

Les chiffres montrent également que les entreprises allemandes ont réussi à attirer plus d'apprentis dans les programmes de formation en raison d'une hausse des demandes déposées par des réfugiés originaires d'Afghanistan et de Syrie.

Ces données devraient alimenter le débat très vif sur la question migratoire en Allemagne depuis la décision d'Angela Merkel d'observer une politique d'accueil libérale à l'égard des réfugiés en provenance des zones de conflit en 2015.

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) affirme que ces nouvelles arrivées constituent un fardeau pour le système de sécurité sociale et pour l'économie.

Selon Detlef Scheele, directeur du Bureau allemand du travail, il n'y a aucune raison d'être excessivement pessimiste quant à la capacité du pays à faire face à cet afflux exceptionnel.

"Cela se passe plutôt bien", a-t-il déclaré à l'agence de presse DPA. "Les chiffres sont bons, y compris en tenant compte des personnes venues ici pour des raisons humanitaire et non pour trouver un emploi".

Le nombre de migrants originaires de huit pays représentant le plus grand nombre de demandeurs d'asile disposant d'un emploi est passé de plus de 100.000 à 306.574 en mai par rapport au même mois l'an passé, selon les données du Bureau du travail.

Parmi ceux-ci, environ trois quarts ont un contrat de travail et cotisent à taux plein aux programmes de sécurité sociale, précise le Bureau du travail.

Environ 500.000 personnes, originaires des huit pays concernés, étaient enregistrées comme demandeurs d'emploi en juillet. Cela comprend les personnes qui participent à un programme de formation linguistique et d'intégration.

Parmi ceux-ci, environ 197.000 sont recensés comme sans emploi, ce qui correspond à peu près au niveau enregistré un an auparavant.

(Michel Nienaber; Pierre Sérisier pour le service français)