Le Brexit dopera les exportations britanniques, dit Londres

reuters.com  |   |  614  mots

par Kylie MacLellan

LONDRES (Reuters) - Les exportations représenteront 35% du produit intérieur brut britannique après la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, contre 30% l'année dernière, a déclaré mardi le ministre britannique du Commerce extérieur, sans toutefois préciser à quel horizon cet objectif serait atteint.

Le Department for International Trade, mis en place après le référendum en faveur du Brexit de juin 2016, estime que 400.000 entreprises pensent qu'elles pourraient exporter mais ne le font pas.

"Le Brexit n'est pas l'occasion de 'couper les ponts' mais au contraire celle d'embrasser toutes les possibilités offertes par les changements de tendances du commerce mondial", a dit Liam Fox, le ministre du Commerce extérieur qui présentait la nouvelle stratégie à l'export devant un parterre de chefs d'entreprise.

"Nous devons relever nos ambitions, élargir nos horizons et voir à plus long terme. L'Europe est et restera un marché important pour nos bien et nos services, mais il y a tout un monde au-delà de l'Europe et un avenir après le Brexit."

Environ 90% de la croissance de l'économie mondiale au cours des dix à quinze prochaines années sera réalisée en dehors de l'Union européenne, a-t-il ajouté.

Le gouvernement a dit qu'une meilleure mobilisation de son réseau diplomatique, le recours à des outils en ligne et la promotion des soutiens financiers publics à l'exportation figureraient parmi les mesures mises en place pour encourager les entreprises à exporter plus.

ACCORDS COMMERCIAUX

"La stratégie à l'export du gouvernement est très ambitieuse (...). Il est toutefois inquiétant de constater l'absence d'interventions précises, détaillées", a commenté Mike Cherry, le patron de la Fédération britannique des petites entreprises.

Les gouvernements britanniques ont déjà dans le passé affiché des objectifs ambitieux pour le commerce extérieur, avec des résultats mitigés.

En 2012, le ministre des Finances de l'époque, George Osborne, avait annoncé un doublement des exportations à 1.000 milliards de livres d'ici la fin de la décennie. Il devrait manquer quelques centaines de milliards de livres pour atteindre l'objectif.

L'Union européenne, est le premier partenaire commercial de la Grande-Bretagne et absorbait 44% de ses exportations en 2017.

Pour les tenants du Brexit, Londres aura une plus grande liberté pour négocier des accords commerciaux indépendamment de l'Union européenne. Pour ses opposants, la Grande-Bretagne n'aura pas le même pouvoir de négociation une fois seule que celui dont elle bénéficiait en tant que membre de l'UE.

Liam Fox, fervent partisan du Brexit, a passé le plus clair des deux dernières années à faire le tour du monde pour promouvoir les avantages de la Grande-Bretagne de l'après Brexit comme partenaire commercial et pour ouvrir des discussions préliminaires en vue de futures négociations commerciales.

Les négociations sur le divorce entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne reprennent ce mardi et des diplomates en poste à Bruxelles estiment qu'il faudra sans doute organiser un sommet extraordinaire des dirigeants européens en novembre pour progresser sur la voie d'un éventuel accord.

Liam Fox a estimé ce mois-ci à 60% la probabilité d'un Brexit sans accord en attribuant la responsabilité à "l'intransigeance" de l'Union européenne.

"Nous ne voulons pas qu'à ce moment-là (à la date du 29 mars 2019 prévue pour l'entrée en vigueur du Brexit, NDLR), il n'y ait pas d'accord, nous voulons qu'à ce moment-là, il y ait un bon accord pour le Royaume-Uni", a dit Fox mardi. "C'est à notre portée mais cela demande que les deux parties comprennent les avantages à le faire et les coûts à ne pas le faire."

(Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)