Le Medef veut négocier sur le chômage et rappelle ses lignes rouges

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le président du Medef a salué jeudi la perspective d'une négociation sur l'assurance chômage pour résoudre le paradoxe d'un chômage élevé alors que nombre d'emplois sont non pourvus et a rappelé son opposition à un "malus" sur les emplois courts.

Interrogé sur l'idée d'une dégressivité de l'indemnisation des cadres, Geoffroy Roux de Bézieux a estimé que "se focaliser sur un paramètre serait une erreur, c'est l'ensemble de l'équation qu'il faut trouver", après une rencontre avec le Premier ministre, Edouard Philippe, et les ministres Muriel Pénicaud (Travail) et Agnès Buzyn (Solidarités et Santé).

"On a un problème de marché du travail et remettre en négociation le régime d'assurance chômage nous paraît une bonne chose", a dit le responsable patronal, en évoquant la formation des demandeurs d'emploi et le régime d'indemnisation.

Le Medef rejette la piste d'un bonus-malus pour réduire la part des contrats de courte durée, "parce que cette idée implique qu'en surtaxant certaines entreprises ou secteurs on ferait changer de comportement, alors que c'est la nature de l'activité qui amène à avoir des contrats courts", a-t-il dit.

La renégociation des règles de l'assurance chômage menée par les partenaires sociaux doit selon l'exécutif s'étaler jusqu'à fin janvier-début février.

Geoffroy Roux de Bézieux s'est également dit ouvert "à une refonte du système" pour la santé au travail, autre sujet des rencontres organisées à Matignon avec les partenaires sociaux.

Il a précisé avoir par ailleurs rappelé "très fortement notre opposition au déremboursement éventuel des indemnités journalières de Sécurité sociale" qui créerait une "double peine" pour les entreprises frappées par l'absence d'un salarié.

Des tensions sont apparues dès le coup d'envoi des rencontres bilatérales, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dénonçant mercredi une parodie de concertation.

Jeudi, le secrétaire général de Force ouvrière, Pascal Pavageau, a dit qu'il proposerait aux autres syndicats et organisations de jeunesse une mobilisation et une grève interprofessionnelles en octobre contre la politique du gouvernement.

Sur l'assurance chômage, le numéro un de FO a critiqué la tentation du gouvernement, selon lui, d'imposer des décisions déjà actées et demandé que le document de cadrage prévu pour préparer la négociation soit plutôt "une lettre d'orientation".

(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)