Le chef du Renseignement intérieur allemand remplacé

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(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - Après onze jours de polémique, le gouvernement allemand a annoncé mardi le limogeage du chef des services de renseignement intérieur allemands, Hans-Georg Maassen, accusé de sympathies pour l'extrême droite.

Hans-Georg Maassen, qui a douté de l'existence de "chasse aux migrants" en marge de manifestations d'extrême droite à Chemnitz à la fin août, contredisant la chancelière Angela Merkel, va être nommé à un haut poste de responsabilité au sein du ministère de l'Intérieur, a déclaré le gouvernement.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir (Union chrétienne-démocrate, Union chrétienne-sociale et Parti social-démocrate) s'étaient réunis à Berlin pour débattre de l'avenir du chef du BfV (Office fédéral de protection de la Constitution), en poste depuis 2012.

Le Parti social-démocrate réclamait le limogeage de Maassen, qui bénéficiait du soutien du ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, de l'Union sociale-chrétienne (CSU).

"Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer apprécie les compétences (de Maassen) en matière de sécurité publique", a déclaré le gouvernement dans son communiqué. "M. Maassen n'aura pas de tâche de supervision du BfV au ministère", a-t-il cependant précisé.

Hans-Georg Maassen était sous le feu des critiques depuis qu'il avait mis en doute, le 7 septembre dans une interview au quotidien Bild, la réalité des "chasses aux migrants" en marge des manifestations consécutives au meurtre d'un Allemand d'origine cubaine imputé à des demandeurs d'asile à Chemnitz, dans l'est du pays.

Il avait été précédemment accusé d'avoir mal géré plusieurs autres dossiers sensibles.

Angela Merkel avait estimé ces derniers jours que la mise à l'écart de Maassen ne mettrait pas en péril sa coalition.

"Maassen n'est plus le chef des renseignements. Bonne nouvelle. Mais il est grotesque qu'il ait pratiquement bénéficié d'une promotion et que le SPD s'en satisfasse", a réagi Dietmar Bartsch, du parti de gauche radicale Die Linke. "Ce gouvernement est arrivé à son terme. C'est un gouvernement d'urgence formé par les perdants des élections."

(Andreas Rinke; Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)