USA : Jim Mattis dément les rumeurs sur son départ du gouvernement

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Mattis balaie des rumeurs evoquant son prochain depart[reuters.com]
(Crédits : Ognen Teofilovski)

par Phil Stewart

WASHINGTON (Reuters) - Le secrétaire américain à la Défense James Mattis a catégoriquement démenti mardi des articles de presse annonçant son prochain départ du gouvernement de Donald Trump.

"Je ne prends pas du tout ça au sérieux," a déclaré le chef du Pentagone.

"Combien de fois avons-nous connu ça depuis que je suis arrivé ? Cela va s'éteindre rapidement et les personnes qui ont lancé cette rumeur pourront écrire sur la prochaine rumeur."

Ces propos sont les plus directs de James Mattis à ce jour à propos des rumeurs qui s'intensifient sur son avenir à l'approche des élections parlementaires de mi-mandat qui devraient être suivies d'un remaniement ministériel.

La question du départ de Jim Mattis est évoquée depuis des semaines par les journaux américains, qui affirment que le chef du Pentagone est laissé à l'écart des principales décisions de la Maison blanche, laquelle lui chercherait déjà un remplaçant.

Un livre publié ce mois-ci par le journaliste Bob Woodward, devenu célèbre pour ses révélations dans l'affaire du Watergate qui aboutit en 1974 à la démission du président républicain Richard Nixon, décrit James Mattis comme étant très critique sur Donald Trump en privé.

Le chef du Pentagone a fermement nié avoir tenu ce genre de propos. Donald Trump a déclaré le 5 septembre que son secrétaire à la Défense resterait à son poste, ajoutant: "Il va rester là. Nous sommes très heureux avec lui. Nous avons beaucoup de victoires."

Ce jour-là, le New York Times publiait une tribune anonyme affirmant qu'il existe une "résistance intérieure" au sein de l'administration Trump. Plusieurs responsables de l'administration, dont James Mattis, ont démenti être l'auteur de la tribune.

"COMPARAISONS DÉFAVORABLES"

Cette tribune a été publiée au lendemain de la publication dans le Washington Post des premiers extraits du livre à paraître de Bob Woodward, qui révèle notamment que Donald Trump a réclamé l'année dernière l'élimination du président syrien Bachar al Assad, demande que Jim Mattis, a ignorée.

Puis, un article du New York Times du 15 septembre a indiqué que le président des Etats-Unis n'appréciait plus son secrétaire à la Défense, "las des comparaisons défavorables avec Mattis considéré comme étant l'adulte dans la pièce".

Le quotidien notait aussi l'arrivée de Mira Ricardel à la Maison blanche, au poste important de conseiller adjoint à la Sécurité nationale. Elle n'aime pas James Mattis, ont déclaré à Reuters d'anciens et actuels responsables.

En revanche, les dirigeants occidentaux, de plus en plus déconcertés par la politique commerciale de Trump et par son attitude avec l'Iran, chantent en privé les louanges de James Mattis.

Mattis a utilisé le mot "fiction" pour décrire le livre de Woodward et les reportages similaires sur les conversations à huis-clos entre les leaders de la sécurité nationale américaine.

Interrogé sur les récents articles spéculant sur son départ, il a déclaré: "C'est comme ce genre de choses en général dans cette ville. Quelqu'un mitonne un titre. Ils appellent ensuite une catégorie de gens normalement bavards. Ils trouvent deux ou trois choses à mettre (dans leur article). Ils ajoutent les rumeurs (...) et vous avez un article", a-t-il déclaré.

Pourtant, Mattis n'est pas un politique par nature. Et, avant d'être à ce poste, il n'a jamais caché qu'il ne cherchait pas à devenir secrétaire à la Défense - ou même à retourner à Washington.

Général de marine à la retraite, il a quitté l'armée en 2013 et trouvé un emploi à l'université de Stanford. L'an dernier, il a déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat qu'il "jouissait d'une vie bien remplie à l'ouest des Rocheuses".

Alors qu'on lui demandait s'il avait jamais réfléchi à la vie après le Pentagone, il a répondu : "Je ne pense certainement pas à partir."

"J'adore cet endroit", a-t-il dit avec un sourire. "Je pense prendre ma retraite ici. Je vais prendre une petite place ici sur le Potomac."

(Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)